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Cinéma

[Critique] Cheval de Guerre, le dada de Spielberg ?

Albert et Joey, une amitié qui roxxe du poney !

Depuis le mitigé Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal et la semi-parenthèse (qui n’est pas refermée !) Tintin, Steven Spielberg s’est fait plutôt rare. Une bonne raison d’attendre Cheval de Guerre, son nouveau film « live », au tournant. Et que l’on se rassure, le papa de E.T. a encore de très belles choses à raconter et à filmer.

Le jeune Albert est très proche de son cheval Joey. Mais en ces temps de Première Guerre mondiale, l’animal est vendu à la cavalerie britannique et envoyé au front, il passe donc du champ au champ de bataille. Joey vit donc une aventure atypique, côtoyant des soldats au front, il découvre l’horreur de la guerre, avant d’être capturé par les Forces Allemandes, pour être utilisé dans des combats. Durant son périple, Joey ne laisse personne indifférent, car, de par sa présence et son comportement, il donne espoir aux soldats qui l’entourent. Albert, étant trop jeune pour s’engager, décide malgré tout de se lancer dans une mission pour sauver son cheval, et le ramener auprès de lui…

Adapté du roman du même nom écrit par le britannique Michael Morpurgo à destination des adolescents, Cheval de Guerre fait renouer Spielberg avec une thématique dans laquelle il s’est déjà illustré avec brio : le film de guerre. Néanmoins, la donne change complètement et on ne se retrouve pas devant un Il Faut Sauver le Soldat Ryan bis, et pour cause : de part son histoire, Cheval de Guerre impose un angle très différent… et traité tout en finesse par le réalisateur.

Crin blanc chez les Poilus

De fait, si le début du film peut faire craindre à une histoire gnan-gnan resucée de Crin Blanc – autre ouvrage, et film, illustrant la relation humain/équidé – Cheval de Guerre prend vite un virage après une vingtaine de minute d’introduction : dès lors, on comprend définitivement que le personnage principal n’est pas le jeune Albert, mais Joey, le fameux cheval, qui va traverser de bout-en-bout la première guerre mondiale, et croiser le chemin de nombreux protagonistes issus de tous les camps.

Albert et Joey, une amitié qui roxxe du poney !

A ce titre, le film s’en tire plutôt bien et évite, tout comme le livre, toute morale manichéenne : le fait de mettre un cheval, qui ne choisit aucun camp, au cœur de l’intrigue, permet à cette dernière de multiplier les points de vue. Si Cheval de Guerre n’est pas tout à fait un film chorale, il en a cependant certains traits non négligeables.

Une fable bon enfant ?

Si le livre War Horse est destiné à un jeune public, le film, lui, n’évite pas certaines scènes impressionnantes pour les plus jeunes : certes, Spielberg ne montrent pas la première guerre comme il a montré la seconde dans Private Ryan, mais s’avère bien obligé d’en dévoiler certains évènements tragiques. Filmés avec pudeur, ces derniers sont suggérés plus que montrés, l’action étant toujours principalement focalisé sur Joey. Le tout gagne surtout en émotion et il n’est pas rare d’être touché par le destin d’un personnage quelques minutes seulement après l’avoir rencontré.

L’heure de la guerre a sonné…

 

Une dimension rehaussée par le casting, absolument impeccable : outre le jeune Jeremy Irvine qui interprète le touchant et courageux Albert, on y croise Benedict Cumberbatch (le Sherlock de Moffat), Peter Mullan, Emily Watson, Tom Hiddleston ou encore le français Niels Arestrup, au rôle particulièrement émouvant.

Une image magnifique

Histoire rondement menée, casting convaincant : il ne reste plus qu’une réalisation en adéquation pour obtenir un film brillant. Sans détour, c’est le cas : Steven Spielberg livre, avec Cheval de Guerre, l’un de ses films les plus réussis depuis longtemps. Spielberg filme la guerre comme personne, tout en adaptant la mise en scène à son principal sujet : il en résulte des scènes impressionnantes, poignantes, qui ne manqueront pas de susciter l’émotion du public, même le moins adepte des équidés à la base. Il est également nécessaire de saluer le travail du directeur de la photographie Janusz Kamiński, sans lequel le film n’aurait sans doute pas été aussi réussi.

Les scènes de batailles sont impressionnantes

 

Enfin, histoire de compléter le tableau, il faut souligner la bande originale signée par John Williams, qui livre une fois encore des mélodies épiques qui ne font que davantage monter l’émotion dans les petits yeux des spectateurs un peu trop sensibles…

Epique, émouvant, esthétiquement époustouflant : les superlatifs sont en nombre mais ils ne sont pas de trop pour qualifier le nouveau film de Steven Spielberg. Le réalisateur nous livre ici un nouveau chef-d’œuvre à ne rater sous aucun prétexte en ce début d’année pas très fourni en blockbuster ambitieux. De quoi réchauffer le coeur en plein hiver !

Cheval de Guerre, de Steven Spielberg, avec Jeremy Irvine, Emily Watson, Peter Mullan, Niels Arestrup, Benedict Cumberbatch… Sortie le 22 février.

Toutes les photos sont ©2012 DREAMWORKS II DISTRIBUTION CO., LLC.

Tags : Cheval de GuerreDreamworksJoeySteven SpielbergWar Horse
Audrey

Gentle Geek Audrey

Co-fondatrice et rédac’chef de GentleGeek, je suis journaliste le jour et blogueuse la nuit – les deux ne sont pas incompatibles, non non. J’aime le cinéma, les jeux vidéo, les comics et les chats. C’est déjà pas mal !