Dernier-né des studios Pixar, Vice-Versa se propose d’expliquer ce qui se passe dans la tête d’une adolescente de la façon la plus décalée possible… ce film d’animation, qui a gardé précieusement ses secrets jusqu’au festival de Cannes, vaut-il le détour ? Sans aucun doute !
La Joie, la Colère, la Peur, le Dégoût, la Tristesse… autant de sentiments que l’on éprouve durant sa vie. Ce qu’on sait moins, c’est qu’ils sont incarnés dans la tête de tout un chacun par de petits êtres qui nous accompagnent tout au long de notre vie. Dans la tête de Riley, une ado dynamique à la vie bien remplie, c’est la Joie qui prédomine. Mais le jour où ses parents déménagent, la Tristesse se fait de plus en plus présente, au risque de détruire ses piliers psychologiques…
S’interroger sur ce qui se passe dans la caboche d’une ado, il n’y avait que les petits génies de chez Pixar pour s’attarder sur un tel sujet. Une idée à la fois originale et potentiellement casse-gueule si elle n’avait pas été traitée correctement… qu’on se rassure, le studio à l’origine de Toy Story fait encore une fois des étincelles, et la magie met quelques instants seulement à opérer.
L’aventure intérieure
L’histoire que propose de suivre Vice-Versa est double : d’un côté, l’évolution de la jeune Riley, adolescente modèle : sportive, bon élève et très sociable. Mais quand ses parents quittent le Mid-Ouest pour San Francisco pour raisons professionnelles, la jeune fille perd ses repères, et se retrouve confrontée à une crise existentielle. En parralèle, les petites créatures qui régissent son mental se retrouvent, elles aussi, confrontés à des sentiments nouveaux. Là où le film surprend vraiment, c’est dans le traitement de l’aventure intérieure, celle qui va permettre à Riley d’évoluer et de grandir.
Si l’intrigue du film reprend celle, déjà très exploitée, de la quête initiatique et du passage à l’âge adulte, elle a rarement été mise en scène d’une manière aussi inventive, en anthromorphisant certains sentiments, mais pas seulement : car si on a l’impression que les bandes-annonces permettent de se faire une idée claire de ce que réserve le film, Vice-Versa cache en réalité un lot conséquent de surprises…
Déluge de (bons) sentiments
Capable d’émouvoir mais également de faire rire aux éclats (un gag de répétition, en particulier, est particulièrement savoureux et parlera à beaucoup de monde), Vice-Versa évite par ailleurs de sombrer dans un mélo trop dégoulinant. On remerciera donc les scénaristes de nous avoir épargné certains travers de l’adolescence, ce qui est une autre surprise du film compte tenu du premier public auquel il s’adresse.
Notons que, malgré tout, le film ne s’épargne pas certaines longueurs, en particulier au milieu de l’intrigue où l’on a l’impression que cette dernière tourne un peu en rond. Un sentiment qui s’efface cependant rapidement, et l’histoire repart vite au quart de tour.
L’héritier de Toy Story ?
Véritable réussite sur de nombreux points, Vice-Versa pourrait quasiment être considéré comme l’héritier de Toy Story. Pourquoi ? Tout simplement parce que les deux films (voire même la trilogie Toy Story dans son ensemble) traitent du même sujet, à savoir l’apprentissage de la vie, en se concentrant sur des personnages qui symbolisent indirectement l’être humain. Les scénaristes et metteurs en scène de Pixar maîtrisent assurément cette matière et le prouvent une nouvelle fois, pas moins de 20 ans après le premier Toy Story.
Et puis si vous ne vous rendez pas en salle avec des minots, on vous recommande chaleureusement d’aller voir Vice-Versa en version originale, puisque le casting voix compte dans ses rangs Amy Poehler, Mindy Kaling, Diane Lane ou encore Kyle McLachlan. Enfin, une chose est sûre : peu importe la version diffusée près de chez vous, ne passez pas à côté !
Vice-Versa de Pete Docter et Ronnie del Carmen, sortie en France et en Belgique le 17 juin.
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