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Vous vous êtes souvent demandé ce qui se passait dans les royaumes enchantés entre deux péripéties, qui nous sont parvenues grâce à MM. Grimm, Perrault et autres Andersen ? Vous avez toujours secrètement pensé que Walt Disney ne racontait pas la vérité, et nous cachait des choses ? Vous croyez en l’Amour qui triomphe toujours ?
Alors Once Upon a Time, créée par Edward Kitsis et Adam Horowitz (Lost) est faite pour vous.

Dans le pays des contes de fées, Le Prince Charmant (Josh Dallas) et Blanche-Neige (Ginnifer Goodwin) savourent leur « happy end » bien mérité, en compagnie de tous leurs amis : le Petit Chaperon Rouge (Meghan Ory) et sa mère-grand,  les nains, les fées… Mais c’est sans compter sur l’affreuse belle-mère, la Reine Régina (affreuse,  mais tellement sexy Lana Parrilla). Cette dernière, lasse de ses échecs (et chouilla névrosée, il faut l’avouer), décide de se venger. Et pour ce faire, elle voit les choses en grand, en lançant une malédiction qui doit envoyer tout ce beau monde dans un endroit horrrrrrible.

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Les héros se retrouvent donc à Storybrooke, petite ville du Maine (horrrrrible on vous dit !), sans magie et sans souvenirs de leurs vies passées ; les couples sont séparés, les nains ne vivent plus ensemble, c’est le DRAME. Un seul espoir : qu’Emma (Jennifer Morrison), la fille de Blanche-Neige et du Prince, sauvée de la malédiction, et dont personne ne se souvient, parvienne à changer les choses.

Histoire de pimenter un peu la sauce, Emma, aujourd’hui adulte, et Régina, maire de Storybrooke, sont liés par Henry, garçonnet de dix ans, fils biologique de la première, adopté par la seconde lorsqu’il était bébé. Et seul à savoir que les habitants de la ville sont en réalité des personnages de contes, ignorant tout de leurs vies passées.

Le principe narratif de la saison est assez « lostien » : des drames se nouent et se dénouent (se nouent surtout, en fait) à Storybrooke, que les protagonistes ne peuvent quitter, sous peine que de « mauvaises choses arrivent » (c’était pas une malédiction en mousse, voyez ?), et des flashbacks nous révèlent peu à peu ce qui s’est passé au pays des contes de fées pour en arriver là, éclairant les personnages d’un jour nouveau, les étoffant, les liant les uns aux autres.

Coucou ! C’est nous les gentils !

 

Nous avons donc d’un côté le monde merveilleux, avec ses histoires de vilaines marâtres, d’enfants perdus dans les bois, de sorcières, de princes et de dragons. Même si Disney possède ABC, la chaîne qui diffuse la série, ne vous inquiétez pas : certes, il y des clins d’oeil aux dessins animés qui ont bercé notre enfance, et, d’accord, ça reste des contes de fées, on nous sert donc des dialogues un peu mièvres à base de « le Vrai Amour triomphe toujours », « les gentils vont gagner poiloné héhéhé », mais les histoires telles que nous les connaissons ont été revues et corrigées.
Finie, la Blanche-Neige douce qui fait le ménage en chantant. Ici, elle tire à l’arc comme personne et dégaine son épée si besoin. Les personnages de différents contes se croisent, se recroisent, et les vilains, Régina et Rumpelstiltskin (gesundheit !) sont les champions de l’ingérence.
Le côté sombre des contes de fées originels (vous savez, ceux où on faisait bouillir le méchant à la fin, où le Petit Chaperon Rouge mange sa mère-grand, et où les princesses se marient à même pas 15 ans) se retrouve, en moins gore, et équilibre un peu un univers qui serait sinon insupportable de bons sentiments.

Il faudra par contre être indulgents sur les effets spéciaux, qui ne sont pas des plus réussis… Les incrustations sur fond vert se voient même les yeux fermés. Certains trouveront ça ridicule, d’autres trouveront que ça donne un côté kitch et suranné à l’ensemble, et qu’au final ça colle bien avec un univers de contes.
Notons également que si certains trouveront les costumes de la vilaine Reine (et ses coiffures !) plutôt réussis, d’autres les trouveront un peu… Too much. Genre Lady Gaga ft. Snow-White.

Free as my haaaaair o/

 

De l’autre côté du miroir se trouve Storybrooke, avec ses habitants tout à fait quelconques pour la plupart (du moins en apparence), totalement amnésiques, et persuadés d’avoir toujours vécu dans notre monde.
La banalité de leur quotidien va être mise à mal par l’arrivée d’Emma, dont la présence va secouer un peu l’ordre établi.

Voilà pour les bases de la série. L’intérêt, outre les menus changements dans le déroulement des différents contes, qui permettent de surprendre le spectateur, de le faire rire, ou d’ajouter au tragique des situations (comme si les héros en avaient besoin) voire à la symbolique inconsciente du conte  (si, si. cf. l’épisode 15), se situe évidemment dans le jeu entre les deux mondes.

Les péripéties d’un lieu auront forcément un impact sur l’autre, et si un personnage est un vicieux fini d’un côté du miroir, il y a peu de chances qu’il soit un ange de l’autre. On se prend donc au jeu : qui est ce personnage dans l’autre monde ?  Comment les éléments qu’on nous donne (évidemment pas dans l’ordre chronologique, pensez ! L’ordre chronologique, c’est surfait), s’imbriquent ? Les noms « storybrookiens » des protagonistes sont souvent des références à leurs véritables identités, permettant la spéculation la plus folle (oui, oui, je m’emballe), surtout qu’une part de mystère plane, et qu’évidemment, tout le monde ne dit pas toujours la vérité.

Le revers de la médaille, c’est que les histoires réelles manquent parfois un peu de saveur, tout suspens étant ôté par le parallèle avec le monde magique, mais, globalement, ça fonctionne assez bien, à l’exception de quelques épisodes mous du genou.

Coucou ! C’est nous les méchants !

 

Les personnages quant à eux tirent assez bien leur épingle du jeu. Certains sont parfaitement délicieux, comme Rumpelstiltskin ou Régina, quelle que soit leur version : dès qu’ils ouvrent la bouche, c’est un grand moment de bonheur, ils crachent le venin avec grâce et élégance, c’est jouissif.
D’autres sont intéressants dans le décalage entre leurs deux versions, laissant entrevoir de possibles divergences entre les deux univers. Les principaux protagonistes sont d’ailleurs assez travaillés, sans être des études de psychologie clinique. Chacun a des raisons d’agir comme il le fait, ce qui nous donne des méchants pas complètement noirs, et des gentils parfois un peu douteux. Et donc des doubles « différents », puisque sans mémoire, leurs motivations ne sont pas forcément les mêmes dans les deux mondes.

Malheureusement, certains, malgré la sympathie qu’ils peuvent nous inspirer, sont plus au service de l’histoire que l’inverse. C’est par exemple le cas d’Emma, plutôt amusante et attachante dans les premiers épisodes, et qui se retrouve coincée dans un rôle « d’outil narratif » la rendant nettement moins intéressante, voire lourde (ou carrément débile, selon votre niveau de tolérance). Heureusement qu’elle aura eu le temps de nous charmer au début (avec ses airs de cowboy des fourrés un peu cliché. Et puis Jennifer Morrison quoi !), sans quoi elle aurait pu devenir haïssable.

Hey Ho ! Hey Ho ! On rentre du boulot !

 

Cette série n’est donc pas parfaite : l’équilibre entre mièvrerie et gravité n’est pas toujours au point, certains personnages manquent de profondeur, et certains épisodes de surprises. Sans parler des effets spéciaux, et du rythme de la narration, qui parfois en manque justement, de rythme.
Mais ça fonctionne quand même. Déjà, parce qu’une série avec des personnages de contes de fées, ça nous parle forcément, surtout que l’on se rend vite compte que les histoires ont été dépoussiérées. Ensuite, parce que tout n’est pas couru d’avance : il y des parts d’ombre, de mystère, des questions qui se posent sans cesse; le méchant d’aujourd’hui sera peut-être le gentil de demain, et vice-versa. Enfin, parce que c’est frais, et divertissant : les joutes verbales entre Regina et le reste du monde sont toujours un grand moment, et il y un second degré dans le kitch et le rose bonbon (il est impossible de croire que l’épisode 21, par exemple, est à prendre entièrement au premier degré).

Si vous êtes allergiques aux contes de fées, passez donc votre chemin. Les autres, n’hésitez pas : cette série ne réinvente pas la roue, mais on se laisse prendre : on pleure, on rit, on a notre dose de « happy end » et de guimauve pour affronter sereinement notre semaine de travail. Le final nous promet en plus une complète redistribution des cartes dans la saison 2, que du bonheur en perspective.
Les droits de la série ont été achetés par M6, pour une diffusion certainement assez rapide. Il faut toutefois espérer que la version française sera à la hauteur, notamment pour le doublage des méchants, ou que la série sera proposée en version multilingue. 

Note : Certains ont vu dans Once Upon a Time un plagiat de Fables, comics dans lequel des personnages de contes se retrouvent aussi dans notre monde. Je ne connais pas assez le comics en question pour juger, mais, du peu que j’ai pu en voir, si l’idée de départ est à peu près la même (c’est-à-dire : des personnages magiques se retrouvant dans notre monde), le traitement, l’atmosphère et l’histoire n’ont rien à voir.

Le Petit Chaperon Rouge, « approuvé par Aurigabi ».

 

Tags : ABCAdam HorowitzEdward KitsisGinnifer GoodwinJennifer MorrisonLana ParrillalostOnce upon a timeRobert Carlylewalt disney
Aurigabi

Gentle Geek Aurigabi

Fille de Mary Poppins et Xena la Guerrière, aime se promener dans les bois pluvieux. Avec une console. Ou un comics. Avant que les cylons n’arrivent…

5 commentaires

  1. Je trouve aussi. Mais parfois, l’émotion est telle que les mots sont de trop XD

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