Le jeudi n’a jamais été un jour de grosse affluence pour ce festival. A 11H00, tous les spectateurs avaient pu prendre place à l’Espace Lac pour assister à la projection du deuxième film en compétition : Dream Home!
Avec un timing presque irréprochable, les membres du jury apparaissaient au compte-goutte par une porte adjacente, encerclés de vigiles. Certains se prêtaient au jeu de la dédicace avant de gagner leur place réservée au centre la salle. Dario Argento, Alexandre Aja, Clovis Cornillac et Maurice Barthélémy soulevaient pas mal de réactions sur leur passage.
Les autres membres étaient plus discrets au yeux du public qui tentaient parfois d’associer un nom à un film.
Petit cours de rattrapage : Anne Caillon et Sophie Quinton ont toutes deux joué dans Qui a tué Bambi?, Fred Cavayé a réalisé Pour elle, Nicolas Cazalé est apparu dans Stretch, Lucile Hadzihalilovic est la scénariste d’Enter the void et Serge Hazanavicius est un acteur récurrent des films d’Eric Valette.
Une fois tous installés, une annonce rappelait les consignes habituelles qui précèdent chaque film.
Petite info non négligeable, l’Espace Lac dispose d’une capacité nettement plus importante que le Cinéma du Casino, la MCL ou le Paradisio. Il devient donc en toute logique la plaque tournante du Fantastic’Arts en accueillant les séances jurys et les séances officielles des films hors compétitions. En privilégiant les accès aux professionnels et partenaires, l’Espace Lac garantie difficilement une place pour chacun.
L’autre point noir est la configuration de la salle. L’espace est séparé en deux. La partie postérieure est surélevée, la visibilité est donc impeccable, ce qui n’est absolument pas le cas de la partie avant où tous les fauteuils se retrouvent au même niveau. Le moindre mouvement du voisin d’en face vous fera sauter un sous-titre, s’ensuivra un incessant jeu de slalom de têtes avec une personne que vous allez maudire alors qu’elle n’y sera pour rien et connaitra certainement les mêmes désagréments que vous. Si le choix s’offre à vous, préférez l’arrière ou les côtés.
Cette parenthèse mise à part, Dream Home débute.
Ce film hong-kongais est précédé d’une réputation plutôt élogieuse, et tout comme d’autres titres de la sélection, son passage au Festival de l’étrange de Paris en septembre 2010 lui a permis de débarquer avec un solide bagage.
Slasher au gore totalement assumé, Dream Home semblait avoir rempli sa part du contrat en suscitant de vives réactions de la part du public, à la fois amusé et scandalisé. A la fin de la séance, on pouvait entendre d’ici et là des discours assez enthousiastes de spectateurs surpris de commencer la journée avec un tel punch!
[NDR : La critique de Dream Home sera en ligne dans les prochains jours]
Ce jeudi 27 janvier était également l’occasion d’assister à des débats : « Rencontre du fantastique ».
« L’impact des nouvelles technologies sur l’évolution du cinéma fantastique, situation actuelle et perspective » ouvrait la marche à 10H30 à l’hôtel Beau Rivage, et « Films extrêmes et fantastique choc, la censure joue-t-elle son rôle à l’heure du tout montrable? » lui succédait à 14H30 sur le même site. Et puisqu’il fallait prendre une décision, on préférait se pencher vers celui de 14H30. Choix loin d’être anodin, car c’était l’opportunité de retrouver Alexandre Bustillo et Julien Maury, les réalisateurs du terrifiant A l’intérieur.
Ces rencontres professionnelles étaient ouvertes au public, mais la pièce qui accueillait la conférence était si petite que les 40 sièges étaient vite occupés. Sandrine Gremillet, exploitante du cinéma Kinépolis, et Jean Boyenval, distributeur chez La Fabrique 2, venaient compléter la troupe des intervenants modérée par Emmanuel Gomes De Araujo, rédacteur en chef du magazine Movie Création.
Le système de classification exercé par la commission de censure était au cœur du problème. Les questions soulevées accusaient implicitement un système de censure rigide et inadapté à notre époque qui privilégie une interdiction stricte à l’avertissement, sans tenir compte du gouffre moral et économique qui existe entre un film « -12 » et « -16 ». Le problème d’exploitation des films « -16 » entrainent inexorablement un désastre financier qui rend les maisons de production très frileuses au point d’imposer des consignes de départ aux réalisateurs : aujourd’hui, les films d’horreur sont calibrés pour du « -12 ». Anecdote que rapportent Alexandre Bustillo et Julien Maury à propos de leur second titre Livide dont le contrat stipulait clairement que le film devait être classifié pour les plus de douze ans alors que le moindre mot n’avait pas encore été couché sur le papier.
D’autres interrogations avaient été soulevées telles que la subjectivité de la violence, la légitimité du CNC (la commission de censure) et le déclin de la créativité qui en découlait. Ces deux heures ont défilé sans que l’on s’en rende compte, on aurait pu conclure sur une phrase de Bustillo citant Wes Craven : » Ce n’est que du cinéma, voilà tout est dit! ».
Après un tel débat, un petit tour de la ville s’imposait pour découvrir les petites animations qui égayait les rues de Gérardmer.
Le chapiteau de la place du tilleul accueillait quelques stands de jeux de société, la Fnac, le quotidien Vosges Matin etc. Rien de bien excitant en fin de compte vu l’espace ridicule qu’occupait ces boutiques, seul le coin maquillage Candice Mack sortait quelque peu du lot et attirait son lot de lycéens. A priori, ce sont eux qui seront chargés d’assister la Zombie Walk prévue samedi.
Un petit saut à la MCL qui inaugurait son exposition de Jeunes Talents. Sans être inintéressant, le local était si minuscule qu’on en faisait le tour en cinq minutes en prenant bien son temps.
Dernière ligne droite de la journée avec Mirage, le troisième film en compétition. L’approche du week-end est palpable, les gens commencent à arriver en nombre.
20H, la salle était comble, et ce fut le même rituel que le matin à l’entrée du jury. Argento imposait sa signature sur une imposante affiche de Ténèbre et Alexandre Aja signait les quelques jaquettes de La colline a des yeux que lui tendaient des fans.
A l’extinction des lumières, un animateur gagnait la scène pour inviter l’équipe du film qui allait être projeté : Mirage.
Talal Selhami, le réalisateur, attrapait le micro, rejoint par ses acteurs Aïssam Bouali et Karim Saïdi. C’est dans un discours ému et enthousiaste que Selhami nous introduit son film, déjà présenté à un festival marocain.
Thriller fantastique conduit comme un survival, Mirage perd légèrement son public au fil de son histoire. Pourtant en tendant légèrement l’oreille, une grande partie des spectateurs lui reconnait des qualités de mise en scène et une volonté de travailler ses personnages, mais le film n’innove pas. Toutefois, il marque l’émergence d’un cinéma de genre au Maroc.
[NDR : La critique de Mirage sera en ligne dans les prochains jours ]
La journée prend fin chez GentleGeek, mais restez connectés! Ça recommence demain!
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