Samedi 29 janvier, grosse journée en perspective et on démarre en trombe avec J’ai rencontré le diable.
10H30, il y a du monde au portillon pour assister au sixième film en compétition assisté du jury. D’une durée approximative de 2H20, le dernier film de Kim Jee-Woon est lancé sans sommation. Le public croise les doigts en espérant que le film soit à la hauteur. De si bon matin, un mauvais titre ne se pardonne pas.
Thriller ultra-violent à la plastique léchée, J’ai rencontré le diable suit la traque d’un tueur en série emprisonné dans un jeu vengeance orchestré par un agent secret.
Surprenant de toutes parts, cette œuvre coréenne est menée tambour battant par deux acteurs dont le talent n’est plus à prouver, et cette incroyable partie du chat et de la souris s’achemine sans cesse vers des sentiers inattendus que les spectateurs découvrent à chaque fois avec stupeur.
Une salle absolument conquise succombe à l’humour cynique en riant de bon cœur, tout comme elle est pétrifiée de terreur lors des séquences d’une intense cruauté.
Le générique de fin défile sur l’écran devant un public qui manifeste son enthousiaste. L’urne est blindée « d’excellent », et les gens quittent les lieux en commentant la claque cinématographique qu’ils viennent de recevoir.
[La critique de J’ai rencontré le diable sera en ligne dans les prochains jours]
14H30, la file d’attente qui se tient devant l’Espace Lac s’allonge d’une manière impressionnante, et concentre la plupart des festivaliers. Les courts métrages s’apprêtent à débuter, mais tout le monde ne rentrera pas.
Sept courts métrages français sont en lice pour repartir avec le palmarès, et le tout commence avec une présentation générale du jury présidé par Kim Chapiron, vétéran du festival après avoir présenté Sheitan, son premier long.
[youtube kIACs7qXh4E 640 385]
Plus de 130 courts ont concouru dans le cadre du festival et les sept sélectionnés, tous très différents brillaient par leur originalités. Parmi tout ce sang neuf, il y avait Bloody Christmas 2, suite logique de Bloody Christmas 1, le gagnant d’une précédente édition à Gérardmer. C’est donc en terrain connu que Michel Leray revient présenter sa dernière progéniture, accompagné de Frédérique Bel et Rurik Sallé. Du délire en barre avec des poursuites saugrenues de sapins tueurs qui aura bien fait rire la salle sans pour autant masquer ses faiblesses de réalisation.
Face à lui, il y avait Le vivier de Sylvia Guillet, habile de mise en scène et empreint de poésie glauque. Sans pour autant passionner, Le vivier intrigue et peint une sombre image d’amour passionnel.
Mandragore de Fabrice Blin bénéficie de jolis effets visuels, mais son histoire d’idylle naissante entre les deux protagonistes est plombée par une révélation surnaturelle prévisible et finalement peu crédible.
No face de Mathilde Arnaud et Jean-Yves Arnaud suit un personnage énigmatique en quête d’amour qui parcourt un Paris à l’esthétique magnifique et aux couleurs feutrées. Malheureusement, le jeu des acteurs secondaires est trop faible pour garder le spectateur fidèle le long de ces huit minutes.
C’est un peu le même soucis que l’on retrouve dans Cabine of the dead de Vincent Templement où les acteurs manquent véritablement de présence et de crédibilité. Déjà bien connu des autres festivals et remporté quelques prix au passage, cette petite parodie de films de zombies est bien écrite, les textes font mouche et décrochent pas mal de réactions du public. Le maquillage des mangeurs de chairs est travaillé, détaillé, le budget semble assez conséquent.
Le miroir de Sebastien Rossignol est inspiré d’une œuvre de Claude Seignolle, et nous promène dans l’âme d’une actrice populaire défigurée. Voyage entre le glamour et la perte de l’estime de soi, le miroir soigne son image avec beaucoup de grâce et d’harmonie, entrainant le spectateur d’une époque à une autre au rythme du psychisme de son héroïne. Un soin particulier a été apporté à la photographie de ce court accentuant les contrastes entre les couleurs vives et brulantes de la passion et le gris glacial du vide et du désespoir. Sophie-Charlotte Husson qui incarne Véra, l’actrice déchue, nous livre une interprétation criante de douleur sans presque énoncer une seule réplique.
Le dernier court métrage en course est Red balloon de Damien Macé et Alexis Wajsbrot, tourné en Angleterre dans la langue de Shakespeare. Ambiance de slasher autour d’une babysitter avertie par l’enfant qu’elle garde, d’une présence dans la maison. Très inspiré de l’atmosphère des films d’horreur des années 70/80 à la Halloween, Red balloon parvient à inquiéter et donner quelques frayeurs à son public à l’aide de quelques scary jumps bien placés, toutefois le jeu de son actrice principale est tellement pauvre que notre implication s’en retrouve amoindrie.
Une brochette intéressante concernant les courts métrages de ce samedi 29 janvier 2011, et quant au coup de cœur Gentlegeekien, il revient de droit à Miroir. Visiblement, la beauté et la sensibilité du court n’a pas échappé au jury qui l’a également récompensé.
[youtube vsxgyjsRAMc 640 385]
Ne quittez pas, la journée se poursuit!
Un commentaire