Première incursion du studio français Ankama sur console, Islands of Wakfu se compose d’ingrédients qui risquent de surprendre plus d’un joueur, qu’il soit ou non familiarisé avec ce riche univers, ici approché par des angles plutôt intéressants, mais sur XBox Live seulement.
Avant tout, un petit mot sur l’histoire : Islands of Wakfu prend place 10.000 ans avant le MMORPG Wakfu, et conte la fin du monde des Eliatropes, un peuple bien connu des amateurs de Wakfu – Yugo, le héros de la série animé, en est d’ailleurs un. Le joueur prend donc le contrôle de la dernière Eliatrope, Nora, et/ou de son dragon Efrim, qui vont tenter de survivre au drame qui se prépare. Un voyage peuplé de rencontres, et pas nécessairement des bonnes…
L’habit ne fait pas le moine
En somme, on sent déjà un contraste évident en l’histoire, qui s’annonce plutôt sombre, et les graphismes des plus mignonnets qui rappellent sans problème les précédentes productions d’Ankama – Dofus, Wafku, Arena… – et ce même si le jeu est développé par Ankama Play, studio un peu à part, créé en 2008 dans le but de développer l’univers sur consoles. L’histoire n’est pas le seul élément avec lequel les graphismes contrastent : le gameplay et le défi à relever le sont également. Car Islands of Wakfu s’avère être un jeu bien plus complexe qu’il n’y parait de prime abord, non seulement parce qu’il se compose d’une multiplicité de gameplay empruntés à différents types de jeux -Beat’em all, Shoot’em up, plateformes… – mais également parce que sa difficulté est loin d’être évolutive, ce qui a pour effet de semer une certaine confusion chez le joueur, qui doit être très souvent sur ses gardes.
Le premier point important à signaler, c’est que le titre peut être joué seul, ou en coopération avec un autre joueur – en local seulement – qui prend alors le contrôle soit de Nora, soit d’Efrim. Dans le cadre d’une partie solo, le joueur se doit d’alterner selon ses besoins entre les deux personnages, qu’il doit nécessairement utiliser à tour de rôle pour venir à bout des différents obstacles. A ce niveau comme à certains autres, difficile de ne pas comparer le jeu à un autre titre sorti plus tôt l’année dernière : Lara Croft and the Guardian of Light, qui propose le même type de jouabilité en combinant les atouts des deux personnages en un seul, ou en jouant sur la complémentarité dans le coopératif.
Nora et Efrim disposent tous les deux de capacités propres : par exemple, Nora peut se téléporter d’un endroit à un autre, et Efrim peut voler et contrôler le Platypus, une petite créature bleue capable de se faufiler dans les endroits les plus exigus pour aller récupérer des objets. Les nombreux contrôles à maîtriser nécessitent une phase d’apprentissage particulièrement longue, qui dure pas moins de 3 niveaux sur les 14 que compte le jeu. Ces phases, très scriptées, ont tendance à ralentir l’action et peuvent parfois se montrer décourageantes pour le joueur en quête d’action, mais elles sont essentielles pour ne pas se retrouver perdu dans les multiples phases que compte le jeu : ce n’est pas forcément évident à la base, mais c’est clairement limpide par la suite.
Un pour tous, tous pour un
Le second point important se situe au niveau de la gestion de la vie des deux personnages : en effet, en solo comme en coop’, Nora et Efrim partagent une seule et unique jauge de vie, ainsi qu’un stock unique de points permettant de déclencher des pouvoirs puissants. Si, dans le cadre d’une partie en solo, le tout s’avère relativement simple à maîtriser même si elle demande une réflexion et une attention constante du joueur, dans le cadre d’une partie à deux, ce point de détail peut devenir extrêmement complexe à gérer sans une parfaite communication entre les joueurs.
Il ne faut donc pas croire que jouer à deux facilite la tache, loin de là, et c’est particulièrement vrai dans le cadre de certains boss face auxquels l’un ou l’autre des personnages va sévèrement manger en matière de dommages, devenant un terrible boulet pour l’autre joueur, qui va encaisser les dégâts même s’il est à l’abri. Certains passages nécessiteront plusieurs essais avant d’être parfaitement maîtrisés et passés sans mourir, voire en finissant les boss avec du rab’ de vie pour collecter certains bonus nécessitant une quantité relative d’énergie pas toujours facile à préserver. Au passage, il en est de même pour les « points de pouvoir » pouvant être utilisés pour « arroser » des fleurs dans l’optique de collecter des points permettant d’améliorer les performances des personnages. Le choix sera parfois cornélien, mais il s’avère nécessaire pour débloquer le succès en conséquence…
Long est le chemin (mais en bien)
Parlons un peu des succès : ils sont au nombre de 12 et représentent 200G. On note que l’un d’entre eux ne peut être découvert qu’en jouant en mode « initié » – l’équivalent du mode « normal », le mode « déesse » offrant quelques facilités au niveau de la résurrection des personnages, sans pour autant abaisser la difficulté du jeu. De même, sans en dire trop, il est impossible de débloquer les 12 succès en une seule partie, et il faut utiliser les bénéfices d’une première partie terminée pour en recommencer une seconde en exploitant de nouvelles fonctionnalités… Et débloquer les succès restants.
De façon générale, le jeu peut se terminer en une petite dizaine d’heures – en comptant les passages complexes qui nécessitent de s’y reprendre à plusieurs fois, ce qui gonfle de façon plus ou moins artificielle la durée de vie – mais les plus acharnés y reviendront pour débloquer tous les succès… Une autre raison pourra pousser les joueurs des autres titres d’Ankama dans ce sens, puisque chaque succès débloqué offre également un objet dans Dofus : il suffit de lier son compte XBox Live à son compte Ankama pour que la magie opère. Un système proche de celui de Dragon Age 2 par exemple. Les bonus sont néanmoins plus esthétiques qu’autre chose et n’offriront pas de capacités fulgurantes dans le MMORPG.
Conclusion
Première incursion d’Ankama sur console, Islands of Wakfu est une réussite sur bien des points : le titre combine des éléments de jouabilité variés qui, combinés à une difficulté conséquente, ont de quoi séduire les joueurs en quête de défi, aussi bien en solo qu’en coop. Par ailleurs, même si l’univers de Wakfu est omniprésent, il n’est pas nécessaire d’avoir une profonde connaissance des autres jeux d’Ankama pour en profiter, ce qui est un plus indéniable. Enfin, sa durée de vie et sa rejouabilité n’ont rien à envier à bien des titres vendus dans le commerce, en version boîte et au prix fort.
On ne passera néanmoins pas outre certains défauts, dont la lenteur de la prise en main qui, en occupant 3 niveaux sur 14, rebutera sans doute certains joueurs à retenter l’aventure. La difficulté conséquente, voire déconcertante de certains boss mettra également à rude épreuve les nerfs des joueurs, en particulier ceux qui opteront pour une aventure coopérative : à ce titre, certains regretteront sans doute que seul le local soit géré, mais compte tenu de la nécessité vitale de communiquer entre joueur, on imagine difficilement comment venir à bout du titre en teamant avec un inconnu croisé sur le Live. Enfin, Ankama Play a d’ores et déjà annoncé qu’aucun add-on ne sera proposé pour le jeu, qui est donc livré ici dans sa forme définitive.
Malgré ses petits bémols, il serait vraiment dommage de passer à côté d’Islands of Wakfu, proposé sur le XBox Live au prix de 800 MS Points. Dommage pour les joueurs de PS3, le titre n’est aucunement prévu sur le PSN dans l’immédiat…
Bonjour,
très bon article, qui resume assez bien le jeu…
Personnellement je le conseille a ceux qui ont des nerfs d’aciers (j’ai insulté ma console de tout les noms pour finalement me rendre compte que je n’utilisais pas la bonne strategie.)