Nouveau film de James Wan, le réalisateur du Saw originel, Insidious revisite le mythe de la possession à travers l’histoire d’un couple en perdition, confronté au coma de l’un de ses enfants. Un film de flippe efficace qui n’échappe cependant pas aux clichés du genre. A déconseiller aux trouillards, quand même !
L’intrigue d’Insidious commence comme celle de n’importe quelle maison hantée : une vieille bâtisse aux multiples étages et recoins qui grince de partout, un grenier flippant, et puis une famille fraîchement installée, qui slalome encore entre les cartons. Renai Lambert (Rose Byrne) est une compositrice qui travaille chez elle, pendant que son mari Josh (Patrick Wilson) enseigne dans un lycée du coin. Le couple a trois enfants, dont l’intrépide Dalton : ce dernier, attiré par un bruit dans le grenier, va s’y rendre dans le dos de ses parents. Et là, le drame arrive : après une chute a priori sans gravité, le jeune garçon va sombrer dans un étrange coma que les médecins n’expliquent pas. Un évènement qui va chambouler la famille : et si Josh s’attarde de plus en plus tard au travail, Renai, elle, reste à la maison et va être le témoin d’évènements totalement effrayants.
Avec Insidious, James Wan explore un nouveau genre : le réalisateur varie en effet les expériences depuis Saw, qui l’a révélé en 2004. Amateur d’horreur – il a également réalisé Dead Silence en 2007 – et de violence – Death Sentence, avec Kevin Bacon – le réalisateur s’offre cette fois-ci une virée dans le paranormal à l’état pur, sans oublier de glisser quelques hommages aux références du genre, comme Freddy, Poltergeist ou Amityville. L’héritage est colossal, et on ressent bien son influence dans Insidious. Néanmoins, le film reste accessible au plus grand nombre et s’avère suffisamment efficace pour que tous les amateurs de films de flippe y trouvent leur compte.
A première vu, le pitch du film parle de lui-même : un enfant dans le coma, une mère protectrice face à des évènements paranormaux, un mari absent… C’est effectivement que ce le nouveau film de James Wan propose dans sa première heure. Au programme, des apparitions qui font sursauter et des bruits effrayants, le tout dans une ambiance particulièrement angoissante qui prend le pas sur l’intrigue du film, jusqu’au point où l’on se demande si on n’est pas en train de regarder un remake de Paranormal Activity. Heureusement, la mise en place des éléments primordiaux achevés, on constate qu’il n’en est rien. Et c’est tant mieux !
Insidious prend ainsi le temps de poser ses bases, usant d’une mise en scène habile mêlant tension palpable et sursauts plus ou moins convenus qui devraient néanmoins provoquer leur petit effet. A ce stade, on peut saluer la prestation de Rose Byrne – vue récemment dans X-Men: First class – qui s’en sort bien, malgré un visage tristement monoexpressif. Puis, le film passe petit-à-petit du sous-entendu, du suggéré, aux faits. Là, de nouveaux personnages apparaissent – la médium et ses faire-valoir, la mère de Josh – et le ton change, tout comme la mise en scène : le film passe de l’effrayant au fantastique, distillant au passage une dose d’humour absolument inattendue mais qui marque l’articulation logique entre les deux parties de l’histoire, qui se concentre ensuite sur Josh – un Patrick Wilson plutôt convaincant, au passage.
Mine de rien, Insidious construit une histoire qui a du sens et des personnages dont le doute et les craintes sont révélés avec humanité, et même si les explications données frôlent à plusieurs endroits le grand-guignolesque – mais on est clairement dans un film de genre, après tout – on se laisse tout de même cerner par l’angoisse, grâce à une mise en scène efficace et une tension palpable du début à la fin. Difficile d’en dire plus sans dévoiler certains aspects du film, ce qui serait particulièrement dommage : on se contentera juste de le déconseiller à ceux qui n’aiment pas sursauter dans leur siège, et ça ceux que l’ésotérisme et autres expériences paranormales laissent de marbre.
En somme, s’il ne révolutionnera pas le genre, Insidious est un film convaincant qui offre une intrigue faisant évoluer son genre tout au long de sa durée. Son casting impliqué, sa réalisation et son esthétique soignée contribuent à en faire bien plus qu’un « Paranormal Activity-like« , ce qui tend à démontrer que James Wan n’a pas chercher à s’adonner à la facilité. Et on ne peut que le saluer pour ça !
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