Le grand retour de Ridley Scott dans la science-fiction se fait vraiment attendre. 30 ans après Blade Runner, Prometheus devrait sortir le 30 mai prochain. Et pour l’instant, on en sait pas grand chose, tant la production et les acteurs laissent planer le mystère. Un exemple ? Noomi Rapace allait gentiment nous raconter une scène qui l’a marquée avant que Ridley Scott ne la rappelle à l’ordre et lui dise de se taire. Même les acteurs n’ont pas encore vu le film. Beaucoup de questions restent donc en suspens malgré les premiers trailers et images. Est-ce que le film est un vrai prequel d’Alien ou non ? Quels seront les thèmes abordés par Prometheus ? Est-ce que nous verrons le xénomorphe ? Le point sur ce qui a été dévoilé et ce qui reste une surprise…
Attention, si vous ne voulez rien savoir, ne lisez pas cet article ! Même s’il y a très peu de chance que vous soyez réellement spoilés vu le secret autour de ce film !
Les questions existentielles d’un alien
Même si Prometheus se veut être un divertissement de science-fiction avec une bonne touche d’horreur, les fondements du film sont philosophiques. Qui sommes-nous et d’où venons-nous ? C’est la trame principale de ce vrai-faux préquel d’Alien. Le thème de Prometheus se distingue des films post-apocalyptiques que nous avons pu voir ces dernières années. Ici, on ne cherche pas à deviner le futur (et la fin) de l’homme mais à découvrir ses origines. Une quête que nous et nos ancêtres ont tenté de mener. Le film nous transporte dans le futur, en 2089. Des archéologues ont trouvé des indices sur l’origine de l’humanité. Des indices qui les mènent vers un système planétaire lointain et inconnu, qui fut un jour la Terre d’être supérieurs qui pourraient avoir créé l’humanité. Rien que ça. Envoyé par la Wayland Corporation, le Prometheus est le vaisseau commercial qui mène une équipe scientifique en mission sur cette planète pour vérifier ces théories. Un nom lourd de sens, puisque dans la mythologie grecque Prométhée est le titan qui a crée l’humanité à partir d’argile et lui a apporté le savoir des dieux (le feu, la métallurgie…). Evidemment, l’expédition se passe mal et les découvertes effectuées par l’équipe se veulent dangereuses. Pour quelles raisons ? C’est encore un grand mystère. Mais honnêtement, expédition dans l’espace qui tourne mal, découvertes inattendues sur une planète inconnue, ça ne vous dit rien ?
Un film Alien ou le début d’une saga indépendante ?
Pour rappel, Ridley Scott est le réalisateur du premier épisode d’Alien, sorti en 1979. A l’origine, le projet Prometheus devait être un préquel à la série et ses 4 épisodes plus ou moins réussis, et chapeautés par d’autres réalisateurs (James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet). On zappe évidemment les deux grosses merdes Aliens vs Predator. Le retour tant attendu du papa de la série… mais un come-back compliqué ! Plus de trente ans après son œuvre originelle adulée par toute une génération, le fait de toucher à un univers déjà si riche et surexploité représente un risque important pour un réalisateur qui n’a plus rien à prouver. Aussi, l’élaboration de Prometheus a mis un certain temps à démarrer. La recherche scénaristique a abouti à la création d’un univers complexe dont l’histoire s’est éloigné de la mythologie d’Alien. Pourtant, les derniers communiqués de la production indiquent un très explicite « Prometheus se déroule en 2093, trente ans avant Alien« . Un message pourtant contredit par le réalisateur qui explique sa démarche : « Mes collaborateurs et moi nous sommes réunis et avons commencé à penser à l’histoire. Pendant six semaines, nous avons réfléchi et discuté, et l’histoire a commencé à se développer : elle a pris son essor vers un autre univers. » Là aussi, le message est explicite : ce n’est pas un Alien à proprement parler. On s’oriente même vers une nouvelle saga en plusieurs épisodes : « Je crois que nous nous en sommes très bien sortis et si nous avons de la chance, il y aura peut-être une deuxième partie à cette histoire. Parce que la porte reste ouverte, il y a encore des questions en suspens… » Les quelques images que nous avons pu voir comme les trailers déjà sortis laissent toutefois un goût connu, on retrouve de nombreux éléments qui rappellent la saga Alien : les voyages dans l’espace, un côté intimiste, proche du huis clos, la cryogénisation des passagers… Oui bon, tout ça on l’avait déjà vu dans les premières minutes d’Avatar, dont le réalisateur James Cameron avait crée un morceau bien savoureux de la saga Alien. Mais là, on a de vrais liens factuels : la compagnie Wayland (pas encore attachée à Yutani), les androïdes (David, interprété par Michael Fassbender) et peut-être encore d’autres choses… Et s’il s’agissait simplement d’un univers SF estampillé Ridley Scott, comme une marque de fabrique ? On a déjà vu des histoires très différentes reprendre une même mythologie, comme les romans sur les Robots d’Isaac Asimov. C’est un peu la piste laissée par le réalisateur : « Je n’arrêtais pas de penser à mes premières expériences dans le domaine de la science-fiction. Je me suis dit qu’il y avait là l’embryon d’une idée qui n’avait pas encore été explorée. La presse a parlé ces derniers moi de « l’ADN d’Alien » et je trouve que c’est une excellente description. » Néanmoins, un lien avec la saga devrait faire écho auprès des fans dans les 8 dernières minutes du film. Alien ou pas Alien, on ne le saura que le 30 mai.
[youtube HHcHYisZFLU 560 340]
Plus l’absence est longue… plus l’attente est grande !
Alien est sorti en 1979, Blade Runner en 1982. Deux films cultes que toutes les fans de science fiction adorent. On peut même aller plus loin en disant qu’ils ont contribué à définir le genre. Pourtant, Ridley Scott n’a plus réalisé de film de Sci-Fi depuis 30 ans. Et plus l’absence est longue, plus l’attente devient grande, et la déception peut être dévastatrice. Les fans de Mass Effect en savent quelque chose. Pour ne pas se rater, Ridley Scott a préféré attendre son heure : « cela faisait longtemps que je n’avais pas fait de film de science-fiction. Cela ne veut pas dire que je n’en avais pas envie mais je n’arrivais pas à trouver quelque chose d’intéressant. Je n’arrêtais pas de penser à mes premières expériences dans ce domaine. » Difficile d’assumer son propre héritage. C’est d’autant plus complexe que la réalisation a sensiblement évolué entre temps, surtout en ce qui concerne les effets spéciaux. Sur Alien, tout était fait en réel, aujourd’hui, tout est en numérique et en 3D : « le tout premier Alien était un type très grand dans un costume de caoutchouc. Il n’y avait pas d’autre manière de faire alors Le gros souci de conception, c’était de savoir comment on allait pouvoir mettre cette tête sur lui sans lui briser le cou – même si on avait allégé au maximum. C’était encore très lourd. Aujourd’hui avec le numérique, on peut faire quasiment tout ce dont on a envie. Mais ce n’est pas donné, c’est même encore plus cher. Cela demande plus de temps. J’ai beaucoup appris sur ce film, et je ferai sans doute un autre film de science-fiction dès que possible, parce que j’ai trouvé cela très rafraîchissant, tout simplement génial. » Le début d’une longue série de films de science fiction ? Une bonne nouvelle pour les geeks… si Prometheus tient toutes ses promesses !
Via communiqués et conférence de presse.
Un commentaire