Anomaly Warzone Earth : si le nom de ce jeu de stratégie fraîchement sorti sur le Xbox Live vous dit quelque chose, c’est sans doute parce que vous avez déjà entendu parlé de sa version mobile, proposée depuis l’année dernière sur iOS et depuis début 2012 sur Android. Ce titre, qui est souvent défini comme un Tower Defense inversé, est donc un portage console de jeu initialement destiné à des terminaux tactiles. La transition est-elle réussie ? Réponse dans ce test !
Dans un futur proche, des vaisseaux extra-terrestres se sont crashés au coeur de plusieurs grandes villes du monde, créant des « anomalies » dans ces dernières où les radios et autres radars ne fonctionnent pas. Une situation délicate qui empêche l’armée d’enquêter sur les vaisseaux aliens, coincés dans ces anomalies et protégés par des tourelles installées sur le bord des routes. Le joueur incarne le commandant du 14e peloton de l’armée dont la mission est d’enquêter sur les anomalies en faisant le ménage sur son passage, en détruisant toute résistance ennemie. Forcément, l’opposant n’est pas très enclin à lui faciliter la tâche…
On ne va pas le nier, l’histoire d’Anomaly Warzone Earth n’est pas des plus originales, mais ce constat n’empêche pas le jeu de bénéficier d’une identité très marquée par son concept original : à l’inverse d’un Tower Defense où le but est de construire des tourelles destinées à abattre les ennemis arpentant un chemin défini ou non, ici, il s’agit au contraire de traverser un circuit de manière stratégique pour se frayer un chemin à travers les lignes de défense et atteindre l’objectif de mission. En d’autres termes, on se retrouve clairement dans un Tower Defense… mais à l’envers !
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Tower défonce
Le déroulement d’une mission d’Anomaly Warzone Earth comporte deux temps : la phase de préparation, durant laquelle le joueur doit déterminer le trajet initiale de son escouade, et les véhicules qui la composent, a acheter selon le budget initial. A noter que dans certains cas, les véhicules sont imposés mais il est quand même possible de les organiser selon la stratégie choisie – et le cours de la mission peut vraiment être influencé par ce choix. Ensuite, on entre dans l’action à proprement parler, c’est à dire la phase où le convoi va évoluer selon le trajet choisi. Ce dernier peut être mis à jour par le joueur en permanence pour s’adapter aux situations scriptées (et il y en a beaucoup, un peu trop peut-être).
Ainsi, même si le jeu propose différents types d’objectifs (escorte, destruction de tourelles spécifique, survie, etc.) il sous-entend à chaque fois la traversée d’un parcours semé d’embûches : au joueur d’élaborer la bonne stratégie pour survivre dans ce dédale hostile. La plupart du temps, de multiples possibilités s’offre à lui. Généralement, on a le choix entre rusher un parcours pour le terminer vite, sans détruire toutes les tourelles et en se contentant du bonus minimum, ou bien faire un circuit plus complet, mitrailler à tout va, renforcer son escouade et gagner un maximum de point – plus long et plus risqué. Dans tous les cas, il faut trouver le parcours le plus adapté, sachant qu’une erreur de stratégie toute bête peut réduire votre escouade à néant.
Très vite, Anomaly Warzone Earth gagne donc en complexité et demande au joueur de prendre le temps d’étudier le terrain pour mieux se lancer. Une situation d’autant plus vraie quand on joue dans les niveaux de difficulté élevés (il y en a 3). Outre le chemin à parcourir, il faut également choisir stratégiquement les unités achetées dès le départ, chacune d’entre elles proposant des atouts différents – la puissance de feu est généralement présente au détriment du blindage, par exemple.
Plusieurs niveaux de jeu
Concrètement, le joueur doit donc gérer plusieurs niveaux de gameplay : la préparation en amont de la mission (circuit, escouade), puis son évolution sur le terrain en utilisant les bonus ramassés pour faire diversion ou réparer les véhicules et enfin, contrôler le soldat qui gère l’escouade pour justement récupérer les bonus. C’est ce personnage qui symbolise vraiment le joueur : doté lui aussi d’une barre de vie, il peut se promener sur la map indépendamment de l’escouade. Néanmoins, quoi que fasse le soldat, les véhicules, eux, continuent leur route selon le trajet choisi : s’en éloigner trop pour récupérer un bonus, c’est prendre le risque de ne pas être là pour déposer un leurre ou réparer un char hors de prix. D’un autre côté, abandonner des bonus n’est pas un choix très futé : encore une fois, il faut gérer au mieux sa stratégie.
Un portage qui tient ses promesses
Quand on évoque un portage console d’un jeu mobile, on s’interroge forcément sur les graphismes, la prise en main et la durée de vie. Disons que deux paramètres sur trois sont positifs, tandis que le troisième aurait pu être bien plus satisfaisant.
On peut ainsi se réjouir côté jouabilité et graphismes, puisque le jeu offre ce que l’on est en droit d’attendre d’un titre qui lorgne du côté du Tower Defense. La vue du dessus permet d’avoir une vision très large de l’environnement tout en proposant un environnement très détaillé et des champs de bataille bien sinueux dans lesquels le personnage doit se frayer son chemin. Ajoutez à cela une ambiance musicale et des bruitages riches, ainsi qu’une grande fluidité dans les transitions map/terrain et c’est tout bon. Du côté de la jouabilité, la plupart des boutons de la manette Xbox sont sollicités pour remplacer l’interface tactile initiale, et il faut peu de temps pour mémoriser l’ensemble.
Là où le bât blesse, c’est côté durée de vie : en effet, Anomaly Warzone Earth a beau évoquer comme son nom l’indique une bagarre terrestre, le jeu ne permet de « visiter » que deux villes, à savoir Bagdad et Tokyo. Du coup, après quelques heures de combat – comptez 6 heures en mode moyen – on se retrouve le bec dans l’eau, un brin frustré. Certes, quelques missions bonus se débloquent, mais le jeu aurait pu proposer bien plus, comme par exemple un mode multijoueur où un poseur de tourelles aliens aurait pu affronter une escouade humaine. Mais que nenni, et c’est un peu triste, car le potentiel était là.
Conclusion
Le portage d’Anomaly Warzone Earth a beau être une réussite sur de très nombreux points, on peut malgré tout regretter qu’il ne soit qu’un portage, justement. Le jeu, déjà ambitieux au départ, aurait pu profiter de son arrivée sur Xbox, PC et Mac pour être bien plus. Malgré tout, il ne faut pas bouder son plaisir, d’autant plus si vous n’avez pas eu l’occasion de jouer à la version mobile du titre : on a là un petit bijou de jeu indépendant qui, à l’heure où les hits ne se bousculent pas trop sur consoles, pourra vous divertir un petit moment.
Disponible sur Xbox 360, PC et Mac via Steam, et sur les terminaux iOS et Android (à prix variable).