Poursuivons aujourd’hui notre exploration du festival le plus éclectique du paysage cinématographique avec trois nouveaux films en cette journée du 13 septembre. Attention les amis, retournement de tête garanti !
L’expérience est étrange… Berberian sound studio, de Peter Strickland, plonge Toby Jones au cœur d’un studio où l’élaboration d’une bande son/bruitage/doublage de cinéma d’horreur prend une tournure de plus en plus bizarroïde. Le film se concentre uniquement sur ce qui se déroule à l’intérieur du studio, sans jamais montrer les images du film, se focalisant sur les sons, essentiellement les sons. L’évocation de David Lynch n’est pas loin, notamment lorsque la situation prend une drôle de tournure, avant que le final ne vienne laisser le spectateur pantois sur son fauteuil, incapable de comprendre ce à quoi il vient d’assister. Un film étrange qui a toute sa place au festival, un film de très bonne facture, bien réalisé, à tenter pour l’expérience même s’il en laissera beaucoup sur le côté.
Dans un tout autre genre, ce documentaire vous fera halluciner… On connait l’excellente qualité de la plupart des documentaires sélectionné par le festival. L’an dernier, le très bon Walk Away Renée avait su emporter son audience et la toucher, en dépit d’un propos aprfois très dur. Cette année, la sélection des documentaires s’est considérablement étoffée puisque 11 étaient présenté tout au long du festival. Si le Road Dogs de Shane Aquino semble avoir attiré les foules, notre choix (car malheureusement, il faut en faire) s’est porté sur Room 237, un documentaire consacré aux théories qui circulent sur le film de Kubrick, Shining !
Présenté par Gaspard Noé (Irréversible, Enter the void) avant la projection, le documentaire présente donc les théories et les arguments qui veulent que Shining, plus qu’une adaptation du roman de Stephen King, soit en réalité un film sur : le génocide des Indiens d’Amérique, l’holocauste, et le tournage par Kubrick de l’alunissage de la mission Apollo 11 sur la lune (générant notamment des rumeurs sur la véracité de cette mission).
Si le documentaire en lui même est très bon, on ne peut s’empêcher d’être consterné par la faiblesse de la plupart des arguments développés. Les rires furent d’ailleurs nombreux dans la salle, tant certains arguments sont tirés par les cheveux : ainsi, si l’exemple de la machine à écrire pouvait encore tenir debout, affirmer que Shining parle de l’holocauste car sur le plan de fin, lors du fondu entre la fameuse photographie et la tête de Nicholson, la superposition des cheveux du personnage sur les lèvres de Nicholson le plan suivant dessinerait la moustache d’Hitler en a laissé plus d’un dubitatif.
Un documentaire de qualité donc, mais qui offre de nombreux moments totalement improbables, mais qui ravira les amateurs de théorie du complot ou qui pensent que rien n’est du au hasard?. Pour la déconne ou au premier degré, un excellent documentaire en tout cas !
Enfin, la soirée se termine avec le polar islandais Black’s game, plongée dans le monde du trafic de drogue au cœur du Reykjavik des années 90. On y suit le chemin de Stebbi, risquant la prison, qui croise le chemin d’un ami d’enfance. Ce dernier lui propose un marché : l’aider à échapper à sa peine avec un avocat de renom si il lui rend en échange un service…
Polar sombre, très sombre, ne montrant pas le Reykjavik de carte postale, Balck’s game est un très bon polar, classique, mais qui se laisse suivre sans déplaisir. Un bon film sympathique où les excès du milieu de la drogue sont montrés au travers du parcours de Stebbi, jeune paumé qui va acquérir un rôle de poids aux cotés de son ami (le très charismatique Johannes Haukur Johannesson) avant que le contrôle de la situation ne lui glisse d’entre les mains. Une bonne surprise.
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