L’annonce du film Les Mondes de Ralph avait rapidement mis les joueurs de jeux vidéo dans un état entre la transe et la perplexité : Disney s’attaquant aux univers pixelisés, vraiment ? Si les doutes étaient permis malgré les réjouissantes bandes-annonces, restait tout de même à juger le résultat final. Qu’on se rassure : le Disney de cette fin d’année est clairement un hommage aux gamers d’hier et d’aujourd’hui, sans mettre de côté les thématiques qui font le charme des productions du studio. Ca va tout casser !
Dans une salle d’arcade, Ralph la casse est le héros mal aimé d’un jeu des années 80. Son rôle est simple : il casse tout ! Pourtant il ne rêve que d’une chose, être aimé de tous… Vanellope Van Schweetz, quant à elle, évolue dans un jeu de course , fabriqué uniquement de sucreries. Son gros défaut : être une erreur de programme, ce qui lui vaut d’être interdite de course et rejetée de tous…
Ces deux personnages n’auraient jamais dû se croiser…et pourtant, Ralph va bousculer les règles et voyager à travers les différents mondes de la salle d’arcade pour atteindre son but : prouver à tous qu’il peut devenir un héros…Ensemble, arriveront-ils à atteindre leurs rêves ?
Si l’histoire des Mondes de Ralph est dans le fond très basique – la problématique du méchant en quête de rédemption n’a rien d’original – c’est principalement dans la forme que la nouvelle création dePixar sous la houlette de Disney détonne. En effet, le studio a pris l’initiative, après plusieurs mois de production, d’aller démarcher de grands acteurs du jeu vidéo à l’E3 pour renforcer l’authenticité de leur « monde virtuel » avec des personnages connus du grand public. De fait, Les Mondes de Ralph offre un univers absolument réjouissant, peuplé de créations originales 100% Disney, mais également de personnages connus de chez Capcom, SEGA ou Namco pour n’en citer que quelques-uns. D’autres personnages ne sont pas montrés mais juste évoqués, comme Lara Croft, et les passages dans le grand hall où se retrouvent tous les héros de jeux vidéo est l’occasion de nombreux caméos… tout ça est également sans compter les multiples références cachées dans le film. Bref, rien que pour ça, Les Mondes de Ralph est un véritable bonheur qui parlera aux gamers, même – et surtout, en fait – les plus vintages, mais il ne mettra pas à l’écart les néophytes et les plus jeunes grâce à une histoire universelle qui parle à tous.
Game Story
Mais ce n’est pas le seul atout du film : Wreck It Ralph est également un long métrage qui mixe avec intelligence plusieurs univers très différents, desquels sont issus des personnages ayant une personnalité très marquée : si Ralph et Felix sont issus d’un jeu vintage, Fix-it Felix Jr., dont le gameplay est à mi-chemin entre un Rampage et un Donkey Kong, le sergent Calhoun quant à elle, vient d’un jeu current-gen nommé Hero’s Duty, qui rappelle notamment Halo ou Gears of War – les plus assidus remarqueront peut-être une certaine ressemblance avec le personnage d’Anya Stroud. Enfin, la mignonne et agaçante Vanellope Van Schweetz évolue dans Sugar Rush, un jeu de course très proche de Mario Kart dans l’esprit.
Trois univers distincts dans lesquels l’intrigue prend plus moins place – le violent Hero’s Duty est particulièrement mis de côté en comparaison du coloré Sugar Rush, mais ce n’est pas un mal, ce dernier étant bien plus ludique – mais sur lesquels Disney et Pixar n’ont pas lésiné. Chacun d’entre eux dispose notamment d’un univers musical différent : le DJ Skrillex, qui fait d’ailleurs un caméo dans le film – le verrez-vous ? – a composé la musique de Hero’s Duty, tandis que le thème de Sugar Rush est interprété par le groupe japonais AK48 – et ça dégouline effectivement de sucre. Quant à Fix-it Felix Jr., sa musique flirte avec l’hommage aux jeux des années 80 aux sons 8-bits toujours doux aux oreilles des nostalgiques… des petits détails qui font penser que de vrais jeux pourraient sortir, basés sur ces univers – c’est en fait déjà le cas pour Fix-it Felix Jr., jouable en Flash !
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L’une des problématiques explorées par le film, outre la quête de ses deux personnages principaux Ralph et Vanellope – en vérité, ce ne sont pas les seuls personnages qui trouveront quelque chose d’inattendu au bout du chemin – est celle de l’évolution des jeux vidéo, et de l’affection des joueurs pour des titres anciens… ainsi que le devenir de jeux dont la popularité s’efface. A ce titre, Les Mondes de Ralph se rapproche énormément de Toy Story, long-métrage de Pixar sorti en 1995. Le coeur de l’histoire est le même : lorsque les joueurs quittent la salle d’arcade, les personnages de jeux vidéo vivent leur vie. Mais quand l’un des principaux protagonistes quitte son jeu, qu’advient-il de ce dernier ? C’est là que le film développe un axe moins attendu, qui embarque d’autres personnages dans une mission de reconquête, mission qui rejoindra au final celle de Ralph, pour un final particulièrement réussi.
L’un des meilleurs Disney récents ?
Il faut l’avouer, il est difficile d’être réellement objectif concernant Les Mondes de Ralph quand on aime les jeux vidéo : mais, après un mitigé Rebelle, paradoxalement un peu trop consensuel malgré les prouesses techniques, le Disney de Noël s’avère tout à fait réjouissant : Ralph offre le quota de rire et d’émotion requis pour toucher le public habituel des productions Disney/Pixar, et ses thèmes et univers apportent un plus qui touchera un public « de niche » qui est plutôt habitué au saccage de franchises vidéoludiques au cinéma qu’aux hommages rondement mené. En ça, le film est unique, même s’il faut rappeler que Disney n’en est pas à son coup d’essai sur ce thématique : Tron, ça vous dit quelque chose ? Eh oui !
Enfin, les plus grands privilégieront une séance en version originale, pour bénéficier du casting voix des plus détonnant : John C. Reilly (Numéro 9, Dark Water) prête sa voix à Ralph, Sarah Silverman (Rent, Funny People) interprète une Vanellope juste énorme, Jack McBrayer (30 Rock) donne sa voix reconnaissable entre mille à Felix et enfin, last but not least, l’extraordinaire Jane Lynch (Glee) trouve en Calhoun un personnage à sa mesure.
Dire que Le Monde de Ralph est le meilleur des Disney/Pixar est sans doute présomptueux : néanmoins, c’est clairement l’un des meilleurs. Et comme Toy Story a poussé de nombreux grands enfants à ressortir du placard leurs jouets préférés, il y a fort à parier que Ralph et sa bande motiverontles gamers à rebrancher leurs vieilles consoles pour s’assurer que les héros virtuels de leur jeunesse sont toujours là, prêts à bondir, une fois la touche Start pressée. Et ça, c’est une perspective absolument merveilleuse.
Les Mondes de Ralph de Rich Moore, avec les voix de John C. Reilly, Sarah Silverman, Jack McBrayer et Jane Lynch. Sortie le 5 décembre.
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Non mais énorme la fausse bande annonce de Hero’s Duty, on dirait un mélange de CoD, Starcraft (Kerrigan !) et Metroid !
Déjà une critique alors qu’il sort que le 5/12 ? Comment ça se fait ?
Je sens que je vais surkiffer ce film d’animation, mais que je vais etre dégouté de pas comprendre/identifier/savourer toutes les références ><
J’ai raté l’occasion de le voir en 2012, alors je me suis rattrapé en 2014 et y’a pas à dire, ce film d’anim’ est une claque !
2 ans se sont écoulés depuis sa sortie et je trouve pourtant pas sa thématique, sa qualité visuelle ou son ambiance dépassées et obsolètes, au contraire ! Tous ces univers grouillants de vie, riches de détails finement travaillés, assortis d’une animation propre en tout point et d’une bande-son agréable, sympathique, aux sonorités familières et particulières, soulevant un vent de nostalgie ou un frisson de curiosité et d’émerveillement !
Bref, je pourrais m’éterniser tant je suis tombé fan de l’ensemble de cette oeuvre ! A voir et à revoir sans modération et un grand bravo à Pixar et Disney ! :)