Il est des jeux qui marquent le passage du temps. A une époque, c’était les aventures de Lara Croft, qui sortaient toujours magiquement au moment de Noël. Dans un autre genre, Need For Speed, une fois par an, nous indique que han, tiens, douze mois se sont écoulés depuis le dernier.
Most Wanted reprend le principe de… Most Wanted sur PS2 : dans la ville de Fairhaven, sévissent 10 pilotes aux voitures de la mort qui tue. Et vous, joueur, n’avez qu’une envie : les défier un par un pour les défaire de leurs montures, et devenir à votre tour LE most wanted. Avec toujours, en guest, Simone, qui klaxonne.
Le pitch est tellement léger qu’il ne suffirait à personne au goûter, mais bon, on est dans un jeu de voitures, ça ne devrait pas trop nous manquer.
Le principe du jeu est assez simple également : chacun des 10 concurrents « Most Wanted » a un score en Speed Points. En toute logique, plus vous montez dans le classement, plus le score est élevé.
Vous devez donc, vous aussi, engranger ces fameux Speed Points, jusqu’à ce que votre score égale celui d’un des concurrents : vous aurez ainsi le droit de le défier, et ainsi de suite.
Vous gagnerez des Speed Points en faisant à peu près n’importe quoi dans le jeu : trouver des voitures, échapper à la police, faire flasher les radars, détruire des panneaux publicitaires, gagner des courses, etc.
Le jeu se divise, en gros, en trois « phases » :
– une pendant laquelle vous explorez librement la ville, détruisant les panneaux publicitaires, semant les flics, cherchant les voitures, etc.
– une pendant laquelle vous faites des courses « classiques ». Chaque voiture découverte vous offre quelques courses, et chaque course remportée, en plus des fameux Speed Points, vous rapporte également des pièces d’équipement pour la voiture correspondante.
– une pendant laquelle vous défiez les autres fous du volant pour prendre leur place et gagner leur caisse. Ces courses se débloquent, comme nous l’avons vu plus haut, lorsque votre score est assez élevé, et se déroule en deux temps : d’abord une course contre le kéké et la police, cette dernière vous collant VOUS tout particulièrement, puis, une fois la course gagnée, vous devez arrêter la voiture de votre concurrent en lui défonçant joyeusement l’arrière.
Techniquement, le jeu n’en fait pas trop. Si la bande son met bien dans l’ambiance, ainsi que les bruits de moteurs, les graphismes font le minimum syndical : c’est joli, mais pas plus, ça scintille, ça aliase un poil, et il y a parfois des chutes de framerate. Heureusement, les sensations de vitesse sont bien là.
L’I.A de son côté n’est pas hyper au point non plus : les flics vont vous courir après pour un excès de vitesse de 2 km/h, mais de temps en temps vous ignoreront superbement alors que vous remontez l’autoroute en sens inverse, provoquant au passage moultes carambolages.
Cela se retrouve d’ailleurs lorsque vous fuyez car, parfois, la poursuite durera 12 secondes, sans qu’on comprenne bien pourquoi (l’heure de manger, sans doute), et parfois, il sera extrêmement difficile de se débarrasser de la maréchaussée : il en sort de partout, et elle vous collera au train si efficacement qu’il sera impossible de la semer. Un juste milieu aurait été bienvenu. Surtout qu’une fois le niveau d’alerte maximal atteint, accrochez-vous pour réussir à fuir ou à vous cacher : entre les herses, les gros 4×4, les pilotes d’élite, vous avez plus vite fait de vous laisser arrêter.
A ces poursuites hasardeuses s’ajoute le problème des « takedown » pas très équilibrés : parfois, vos adversaires valseront alors que vous les avez à peine frôlés, et parfois, ils vont juste glisser un peu de l’arrière, alors que vous venez de les percuter à 260 km/h. Grrrr.
La maniabilité de son côté n’est pas très fine non plus, en tout cas moins que sur NFS : The Run, mais après quelques tours, on s’y fait, plus ou moins.
Si on additionne les flics agressifs, les takedowns un peu à l’ouest, la circulation et la maniabilité un peu légère, les courses peuvent vite se transformer en foire d’empoigne. Et les foires d’empoigne, c’est rigolo cinq minutes, mais pas beaucoup plus.
Pour les amateurs de promenades, Fairhaven est de taille honnête, et comporte à peu près tous les terrains : les petites rues de centre-ville, les autoroutes, les sentiers boueux, les plages, et les caniveaux. L’explorer de fond à comble vous permettra, comme nous l’avons déjà dit, d’engranger des Speed Points, et surtout, de trouver vos futures montures. Vous y croiserez aussi des stations-service, qui vous permettent en y passant de réparer les dégâts occasionnés lors des poursuites, et qui vous repeignent d’office la voiture, pour mieux feinter la police.
Pour naviguer, un menu Easydrive est accessible via la croix directionnelle. Il vous permet de définir une destination (avec un GPS qui prend de la drogue), de vérifier quelles sont les courses auxquelles vous avez accès, quelles voitures vous avez déjà trouvées, quels défis vous proposent vos amis via l’Autolog, etc.
Et là, le bât blesse un peu. S’il est amusant d’explorer la ville et d’y faire n’importe quoi, se taper six ou huit bornes entre chaque course, ça devient vite pénible : il y a une quarantaine de voiture au total, avec six courses pour chacune, on perd un temps fou, surtout pour faire des circuits qu’on a parfois déjà faits avec une précédente voiture. Pour peu que vous croisiez la police, vous en avez pour un quart d’heure de trajet, pour deux minutes de course. Yeah !
Heureusement, une fois qu’une course a été courue, vous pouvez y accéder directement via l’Easydrive.
Enfin, si vous aimez contempler votre garage bien rempli de petits bijoux motorisés, oubliez tout de suite : il n’y en a pas dans Need For Speed : Most Wanted, les voitures que vous trouvez restant là où elles sont, c’est-à-dire dans la rue. C’est franchement dommage, dans un jeu de voitures, que ces dernières ne soient pas plus mises en avant, d’autant qu’il y en a de bien belles.
Dans le même ordre d’idée, la personnification des véhicules est réduite à sa plus simple expression : vous débloquez différents types de pneus, de boîtes de vitesse, de châssis et de nitro, et, via l’Easydrive, vous choisissez ce que vous voulez équiper. Pour quarante voitures, vous allez donc débloquer quarante fois la nitro, quarante fois les pneus slick, etc. Quelle variété ! Impossible de choisir la couleur de sa voiture non plus. Sans vouloir forcément des possibilités de tuning kéké à la NFS : Underground, ou des possibilités de réglages d’un jeu de simulation, c’est quand même très léger.
Surtout que la description des courses étant assez sommaire, vous ne savez jamais trop à l’avance quel équipement sera primordial ou non pour vous donner l’avantage.
Enfin, pour en finir avec le mode solo, on aurait bien aimé aussi un peu plus d’immersion. Sans avoir une tragédie en trois actes, on reste sur un Need For Speed, quelques apparitions des Most Wanted eussent été de bon aloi.
Venons-en maintenant au mode multijoueur. Comme c’est devenu la norme, et ce, de façon inadmissible, il n’y a pas de mode deux joueurs en écran splitté : vous pouvez oublier les parties entre potes tranquilles sur le canapé.
En revanche, grâce à l’Autolog, vous avez accès à un mode multijoueur en ligne (sous réserve d’avoir acheté le jeu neuf et d’avoir un code d’activation valide, bien sûr x). Vous êtes donc connectés en permanence, les records de vos amis s’affichent, notamment sous forme de suggestions de records à battre, lorsque vous faites flasher un radar, vous voyez où vous vous situez par rapport à vos amis, vous pouvez organiser des courses, si vous parvenez à détruire un panneau publicitaire nécessitant un saut absurde, votre photo s’affichera dessus, narguant vos potes, etc.
Le principe est assez dynamique et plutôt sympa, et au final, c’est le mode multi qui fait tout l’intérêt du jeu. Aussi, rappelons deux points :
– Quand on achète un jeu solo, on est en droit d’attendre que le jeu soit fun sans le multi
– Dans un groupe de potes, il est quand même rare que TOUS soient des fans hardcore du même jeu… Vos suggestions Autolog et autres listes de défis risquent de rester bien vides…
Need For Speed : Most Wantedest loin, très loin d’être aussi efficace que son prédécesseur sur PS2 (qui déjà, dans mon souvenir, était loin d’être le plus fun de la série). Sauf si vous êtes un inconditionnel de la saga, ou vraiment en manque de jeux de voitures, vous pouvez passer votre chemin sans regret, vous ne ratez pas grand chose : le jeu n’est pas mauvais, mais il est loin d’être fameux. On aurait préféré que les Speed Points puissent être dépensés pour acheter les voitures et les améliorations, par exemple, ça aurait permis d’éviter une certaine lassitude dans les courses, quitte à en laisser quelques-unes cachées dans des parkings, pour le fun de les trouver. Et ça aurait également permis de varier un peu plus les configurations d’épreuves. Quant à l’absence de mode deux joueurs en écran splitté, c’est un non-sens inexplicable.
En revanche, si vous avez un groupe d’amis à fond, l’expérience peut se tenter, l’Autolog offrant vraiment une mine de possibilités.
Autolog, brought to you by Jogger.
Bon test malgré mes préjugés (femme au volant, la mort au tournant)
Audrey, je voulais faire la même vanne !