Alors que Dragon Age: Inquisition, le troisième volet de la franchise vidéoludique, devrait sortir sur PC et consoles en 2013 – ou peut-être que non, en fait – Bioware s’est allié avec le studio japonais Oxybot pour raconter les origines de l’inquisitrice Cassandra Pentaghast dans Dragon Age: Dawn of the Seeker. Véritable intérêt mythologique ou simple film de fan service ? Là est toute la question.
Dans la contrée d’Orlais, où l’épée et la magie font loi, alors que les templiers, les mages et les dragons s’affrontent, une jeune héroïne apparaît : Cassandra, belle et courageuse aventurière, doit stopper une conspiration qui menace le puissant ordre religieux du royaume. Mais accusée de crimes, chassée et traquée, Cassandra devra laver son honneur et dépasser sa rage pour sauver le royaume et s’inscrire dans la légende.
S’inscrire dans la légende, il faut quand même le dire vite : car si Cassandra Pentaghast est un personnage connu des joueurs de Dragon Age II, elle reste tout de même secondaire. Ce personnage non joueur est celui qui interroge Varric, le nain conteur – et trop classe – qui raconte les évènements du jeu. Etant donné le nom du prochain volet, on peut imaginer que les inquisiteurs y auront un rôle important : Cassandra sera peut-être davantage sur le devant de la scène, ce qui peut expliquer sa présence au premier rang de ce long métrage d’animation. Une théorie comme une autre.
Le film
Ceci étant dit, en mettant sur le devant de la scène ce personnage secondaire de Dragon Age II, Dawn of the Seeker permet d’en apprendre plus sur ses origines et les évènements qui l’ont menée à s’intéresser au Héraut de Kirkwall. On y apprend notamment que Cassandra est issue d’une famille de chasseurs de dragons, et on comprend les origines de sa haine envers les mages. Pour le reste, le film propose une intrigue plutôt classique qui met en scène, entre autres, la rivalité complexe entre les Templiers, la Chantrie et les mages de sang, sans oublier le Cercle des mages, qui souffre de la comparaison permanente avec les Apostats. En ça, Dawn of the Seeker est plutôt fidèle au matériau d’origine, bien que purement accessoire… même si on peut s’imaginer que certains personnages pourraient apparaître dans Dragon Age: Inquisition.
Esthétiquement parlant, Dragon Age: Dawn of the Seeker a bénéficié d’un traitement similaire à la série et au film Appleseed, c’est-à-dire en images de synthèse de type cel-shading (ombrage de celluloïds). Du coup, le film est plutôt dynamique, et offre des jeux de lumière particulièrement convaincants. Pour le reste, même si l’ensemble s’avère fluide, certains décors manquent de détails, voire apparaissent très vides. Le fait que l’intrigue soit basée sur l’action permet de ne pas se focaliser sur cet état de fait, mais tout de même. Néanmoins, il est vrai qu’un tel choix en matière d’animation permet de coller au côté jeu vidéo de l’ensemble… mais il laissera clairement perplexe certains spectateurs.
L’édition DVD
Si EntertainmentOne propose une édition double DVD irréprochable pour ce qui est de l’image, nette et sans défaut, et du son, sa composition est néanmoins étonnante puisque si le premier disque propose les versions française et allemande, il faut se rendre sur la seconde galette pour avoir accès à la version japonaise. Une raison qui semble s’expliquer par le fait que le film affiche 2 minutes de moins au compteur dans sa version nippone, même s’il est difficile de percevoir une différence au visionnage. On note que la version anglaise n’est pas proposée – pour info, la comédienne qui double Cassandra dans l’anime n’est pas la même que celle du jeu.
Du côté des suppléments, rendez-vous sur le premier DVD : outre une galerie de croquis sympathique mais à l’intérêt limité, on nous propose une visite du studio de Bioware en charge du développement de Dragon Age 2, et un module nommé « les coulisses du film ».
Sans surprise, le premier, d’une durée de 7 minutes, passe en revue les différents métiers du studio. Il est ponctué par des extraits de Dragon Age 2 qui laissent penser que l’objectif premier était de promouvoir le jeu. Il est malgré tout sympathique à visionner.
Pour le second, par contre, on peut être déçu : il s’agit d’un module promotionnel, là où on était tout à fait en droit d’attendre un making au sein du studio japonais. Il faut dire que l’anime s’y prêtait étant donné le parti-pris de la réalisation. Au lieu de ça, plusieurs intervenants américains de Bioware reviennent rapidement sur le film et ses personnages. Si quelques informations sont intéressantes – notamment le choix du type d’animation, où les perches tendues concernant le retour des personnages dans un futur jeu – le reste n’a finalement que peu d’intérêt, surtout pour ceux qui auront vu le film juste avant.
En conclusion, Dragon Age: Dawn of the Seeker se destine fortement aux fans de la franchise de jeux, et n’a qu’assez peu d’intérêt pour les spectateurs pour qui l’univers de Bioware est étranger. On peut saluer le travail de EntertainmentOne, qui propose une image de très belle qualité et rend honneur au travail d’Oxybot, malgré une édition qui aurait bien mérité quelques bonus supplémentaires. Sortie le 5 décembre, distribué en France par Wild Side.
Merci pour la critique, ! dommage que les bonus soient si maigres.
Un bon film de série B.
Je n’ai fais aucun Dragon Age et ça m’a plutôt plu.