Il y a à peine plus d’un mois sortait la saison 1 de Being Human version US en DVD. Le 11 décembre dernier débarquait la suite. Après une première salve d’aventures sympas, mais calquées sur son homologue anglaise, la série prend-elle son indépendance lors de cette deuxième saison ?
A la fin de la première saison, on quittait nos héros dans des positions un peu délicates : Sally rate sa porte, Aidan se voit obligé de tuer son créateur (accessoirement chef des vampires de Boston), et Josh a peut-être contaminé sa chérie… Oh la la la ! Mais où tout cela va-t-il nous mener ?
Et bien ça nous mène au fait que si dans la première saison, les héros vivaient des choses « ensemble », là, ils sont tellement chacun le nez dans leurs problèmes qu’aucun ne voit les problèmes des autres. Ce qui leur donne un potentiel destructeur d’autant plus important.
Josh se croit soulagé d’un poids maintenant que Nora sait qui il est vraiment… Mais le soulagement est de courte durée : accidentellement griffée, Nora devient à son tour un truc poilu et dentu une fois par mois, ce qui donne deux loups-garous à gérer, donc deux fois plus de problèmes. Surtout avec l’entrée en scène de jumeaux « pur-sang », un brin dérangés, qui vivent leur nature de loup de façon diamétralement opposée à celle de Josh.
Aidan de son côté se retrouve une fois encore au coeur de la mafia vampirique. Après la mort de Bishop, Mère (qui, comme son nom l’indique, est très vieille, très puissante, et possède une stabilité mentale inversement proportionnelle à son âge) vient remettre de l’ordre à Boston, en plaçant sa fille Suren (qui, comme son nom ne l’indique pas, est également très vieille et très puissante, mais également très sexy, puisqu’incarnée par Dichen Lachman, la Sierra de Dollhouse) à la tête de la ville. Bien sûr, Suren et Aidan ont « un passé », et comme si ça n’était déjà pas assez tendu, Henry, vampire créé par Aidan pendant la première guerre mondiale, refait surface. Ah, la famille…
Du coup, Sally se retrouve un peu seule pour gérer ses propres problèmes de fantôme sans porte de sortie, et va tenter diverses expériences, pas franchement couronnées de succès, mais qui vont la mener sur une pente très dangereuse.
Cette deuxième saison se regarde aussi bien que la première, mais quelques détails sont à nuancer.
Tout d’abord Aidan : ce dernier semble en effet se répéter, là où Josh et Sally poursuivent leur évolution par rapport à la première saison. Ça passe pour cette fois, car il y a suffisamment d’éléments nouveaux et intéressants pour pimenter la chose, mais la relation ambiguë entre un vampire et son créateur, on nous l’a déjà servie. A voir donc, mais il n’est pas sûr que son personnage passionne encore les foules lors de la prochaine saison, si on reste sur le même schéma.
Un peu de la même façon, les intrigues centrées sur Josh et Sally ne tombent pas trop dans le manichéisme, ce qui leur donne une tournure parfois triste, voire légèrement tragique. Les histoires de vampires quant à elles, offrent des méchants qui sont méchants… Parce que. Et le manque de profondeur des personnages les rend juste complètement crétins, ou complètement tarés, mais dans tous les cas, ils sont plats, et l’ensemble sombre dans le pathos. Du coup, pour la suite, il serait bien que les vampires tentent d’infiltrer les facultés de psychologie plutôt que les services de police, ce serait nettement plus productif.
Enfin, le format de la série, en treize épisodes, joue beaucoup sur l’ellipse. Pour certains développements, ça passe, pour d’autres, nettement moins : les intrigues des vampires (oui, ils cumulent, les pauvres) offrent parfois des rebondissements qui semblent un peu artificiels, faute de temps pour mettre proprement les choses en place.
La série reste tout à fait honnête malgré tout : on a des acteurs pas mauvais et plutôt sexy, du sang, des corps nus, des intrigues loin d’être ébouriffantes mais qui se laissent suivre, bref, on a un divertissement sympa, qui prend ses distances avec l’original anglais (même si quelques thèmes et péripéties attestent de la parenté). Avec un cliffhanger haletant (mais complètement cliché) qui fait languir le début de la troisième saison, dont la diffusion reprend en janvier outre-Atlantique.
Le coffret DVD en lui-même change de visuel mais reste assorti à celui de la saison 1 : c’est sobre, mais correct. Les jaquettes n’ont pas été améliorées en revanche, et on reste avec des visuels qui manquent vraiment de finesse.
Les menus sont également simples et sans fioritures, et le coffret propose les 13 épisodes, en VO sous-titrée ou en VF (le tout en Dolby Digital 5.1), en plus d’un « making-of » d’environ une heure.
Rien à dire sur l’image ou le son, à part quelques scènes manquant parfois de lisibilité quand Josh et Nora courent tout nus dans les bois. C’est dommage, ils sont sexy en diable.
Quant au making-of, il tient plus de l’interview géante d’une heure avec les créateurs et les acteurs principaux que du vrai « making-of », mais c’est un plus appréciable : c’est toujours intéressant d’avoir le point de vue des acteurs sur les personnages et les intrigues.
Being Human n’a pas réinventé le fil à couper le beurre entre la première et la deuxième saison, mais pour ceux qui ont aimé la première, la seconde reste dans la même lignée, quoiqu’un brin plus sombre. Les limites commencent cependant à apparaître, et la troisième saison sera sans doute décisive…
Les photos qui illustrent cet article sont des captures des DVD. ©2012 B.H. PRODUCTIONS (MUSE) INC