[Interview] Anthony Burch, scénariste de Borderlands 2

A l’occasion de la sortie du nouveau DLC de Borderlands 2, Tiny Tina’s Assault on the Dragon Keep, nous avons pu poser quelques questions à l’un des principaux réalisateurs du jeu, Anthony Burch. Au programme, quelques éclaircissements sur cette extension très attendue, mais également sur l’avenir de la franchise. Attention, l’interview contient des spoilers sur Borderlands 2 !

Bonjour Anthony ! Pour commencer, pouvez-vous nous parler un peu du nouveau DLC qui met Tiny Tina à l’honneur ?

Bien sûr ! Assault on the Dragon Keep raconte en effet l’histoire de Tina. En gros, les chasseurs de l’Arche du premier jeu, qui ont survécu dans le second, se retrouvent avec Tiny Tina, à jouer une partie de jeu de rôles sur table, dans le genre de Donjons et Dragons. On l’a appelé Bunkers et Badasses, mais c’est vraiment inspiré de Donjons et Dragons. Et le joueur est dans le jeu, tout ce qu’il fait est dans la partie que Tina raconte et modifie à la volée.

[quote_right] » Tina se sert de la partie de jeu de rôles pour faire le deuil de ses amis. »[/quote_right]L’histoire de base, c’est que vous devez vaincre Le Beau Sorcier. Elle fait une sorte de parallèle avec les événements qu’elle a du traverser dans le jeu, et le méchant qui s’appelle Le Beau Sorcier, c’est clairement Handsome Jack. On a donc l’histoire des chasseurs de l’Arche et de Tina, qui discutent autour de la table, et au fur et à mesure que le jeu avance, vous réalisez que Tina tente de nier le fait que Roland, Sanguine, et tous les autres, sont morts lors du déroulement du jeu de base. En gros, l’histoire à la table, c’est Tina qui se sert de la partie de jeu de rôles pour faire le deuil de ses amis.

Donc c’est une sorte de thérapie pour Tina ?

Oui, oui c’est ça. Nous avons eu beaucoup d’e-mails de personnes qui jouaient avec des amis, et qui nous disaient : “vous savez, mon père vient de mourir, et quand j’ai joué à Borderlands, ça m’a aidé à traverser tout ça, de penser à autre chose, plutôt que de ressasser mon chagrin”.

Ce nouveau DLC prend place après le jeu principal, il n’est pas possible d’y jouer avant d’avoir fini Borderlands 2 ?

Non. Il faut être niveau 30 au minimum, et il faut avoir fini la trame principale.

J’ai pu essayer le DLC un petit moment et j’ai beaucoup aimé, c’est très drôle. En y jouant, ça m’a rappelé le DLC avec les zombies du premier Borderlands, L’île des Zombies du Docteur Ned. C’est assez proche dans le concept.

Oui, oui, tout à fait. C’est une bonne approximation : prenons tous les éléments et mettons les dans ce nouveau contexte bizarre.

Ce nouveau DLC va être le plus long jusqu’à présent pour le jeu…

Et de loin !

En termes de durée de vie ?

Si vous faites toutes les quêtes, on tourne autour d’une dizaine d’heures, c’est plus court si vous ne faites que la trame principale. Il y a un boss de raid, pas mal de quêtes secondaires, et on a… vous voyez les cercles du massacre dans le jeu principal, où vous avez un tas d’ennemis qui vous arrivent dessus ? Il y en a un, avec des tours répétables, et avec des personnages durs à cuire, presque des mini-boss, c’est assez dur.

C’est  votre soeur, Ashly Burch, double Tiny Tina dans la version originale… Est-ce que ça donne une dimension particulière au personnage pour vous, en particulier dans ce DLC ?

Oui, oui. C’est plutôt cool, parce que ma sœur et moi nous faisons également une websérie ensemble, et nous avons pratiquement le même sens de l’humour. Du coup, ça rend les choses faciles, pour écrire une blague, et être sûr qu’elle saura où est la chute, comment ça doit être lu, ce genre de choses.

En principe, les acteurs n’ont pas forcément le même sens de l’humour que vous, et quand vous leur demandez : “vas-y pour cette réplique”, ils mettent l’emphase à des endroits bizarres, n’ayant pas compris du tout qu’il y avait une blague, et du coup, vous êtes là :”ah non, attends, je t’explique”. Avec Ash, je n’ai pas besoin de faire tout ça, parce que nous avons le même sens de l’humour.

Parlons un peu du futur de la franchise : le transmédia est très en vogue actuellement, on parle beaucoup de Defiance et d’EVE Online. Le monde de Borderlands étant très ouvert et très riche, vous pensez à ce genre de choses pour la suite ?

[quote_left] »Nous sommes ouverts au transmédia, mais nous nous concentrons sur le jeu pour l’instant. »[/quote_left]Nous y avons toujours pensé, en fait, nous en avons parlé, parce que c’est une possibilité. Mais il y a aussi de gros risques quand vous faites ça. Par exemple pour Defiance, il y a le fait, majeur, que la série et le jeu doivent avancer en même temps, et ça a demandé beaucoup de travail. Il faut donc avoir un but clair en tête pour se lancer dans ce genre de choses. On  a fait quelques trucs en transmédia, comme les comics qui parlent des quatre premiers chasseurs de l’Arche, et quelques romans, ce genre de trucs. C’est une chose à laquelle nous restons ouverts, mais pour l’instant, nous nous concentrons sur le jeu, mais il y a toujours cette possibilité qu’un jour nous nous tournions vers d’autres formes de médias, nous ne sommes pas fermés à cette idée.

Le design en cell-shadding des jeux donnerait un bon point de départ à une série animée…

Oui, ce serait cool.

Pour revenir sur la fin de Borderlands 2, c’est une belle ouverture pour une saga à l’échelle galactique, peut-être pour Borderlands 3, je ne sais pas. Vous prévoyez des aventures spatiales pour la suite ?

Je ne sais pas. Le but était justement de laisser l’histoire ouverte pour que, quoi que nous voulions faire, nous puissions le faire. Vous savez, cette fin en dit beaucoup, mais en même temps, pas tant que ça. On a juste : “Hey, il y a d’autres Arches”. Donc si nous voulons partir vers une autre Arche, nous pouvons, ou nous pouvons en rester là, ou aller sur la Lune…
Nous voulions justement nous laisser une ouverture, pour ne pas nous retrouver avec une fin qui ne nous laisse qu’une possibilité pour la suite.

 Merci Anthony !

Tiny Tina’s Assault on the Dragon Keep sera disponible en téléchargement le 25 juin sur PC, Xbox 360 et PS3. Merci à Anthony Burch pour son temps et à 2K Games et Minuit Douze pour cette opportunité d’interview.