Il y a quatre ans, J.J. Abrams dépoussiérait la franchise ciné Star Trek en initiant un reboot à la fois ingénieux et divertissant. Avec Star Trek Into Darkness, le futur réalisateur de Star Wars Episode VII offre une suite directe où l’action prend une place majeure, quitte à en oublier parfois un peu trop l’intrigue. Pétard mouillé ou retour en fanfare ? Notre avis ci-dessous !
Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos… Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive.
Après le Romulien Néro dans le précédent film Star Trek, la Terre se retrouve face à une nouvelle menace, bien moins manichéenne cette fois-ci : un terroriste du nom de John Harrison s’attaque aux bases de Starfleet, et transforme rapidement et indirectement cette vendetta en guerre personnelle contre Kirk (Chris Pine), capitaine au sang chaud de l’Entreprise. Résolument plus sombre que le premier film réalisé par Abrams, Star Trek Into Darkness porte en ce sens bien son titre, mais a malheureusement tendance à réduire trop souvent sa dimension de blockbuster à sa plus simple expression.
Lens flares et popcorn
Difficile de parler du film sans balancer de spoilers : il est vrai que Star Trek Into Darkness offre quelques coups de théâtre efficaces, même si certains n’étonneront sans doute pas ceux qui suivent depuis longtemps l’actualité du film.En définitive, passé le moment de la mise en scène maîtrisée de ces moments, ils n’ont que peu d’impact réel sur le déroulement de l’intrigue, résolument guidée par les scènes d’action elles aussi rondement menées.
Car c’est finalement l’essence du film : une succession de scènes d’actions impressionnantes, blindées d’effets spéciaux et de moment de bravoures qui font passer les 2h10 de film d’un claquement de doigts. On ne s’ennuie jamais devant Star Trek Into Darkness tant les scènes épiques s’enchaînent, mêlant poursuites spatiales, gunfights vitaminés, bastons à mains nues et autres séquences héroïques épicées par la musique de Michael Giacchino et des lens flares à tout va, marque de fabrique quasi-comique d’Abrams (même si le réalisateur s’est tout de même un peu calmé).
Le problème, c’est qu’après en avoir pris plein les mirettes pendant 2 heures et des poussières, après s’être extasié sur les effets spéciaux, la mise en scène, le jeu impeccable de Benedict Cumberbatch et la dose d’humour apportée par Simon Pegg, le bilan est plutôt léger côté intrigue.
Un énième film post-11/09 ?
Lorsqu’on analyse les thèmes présents dans le film, on finit par constater que Star Trek Into Darkness n’est pas grand-chose d’autre qu’un énième long-métrage post-11 septembre. Les attaques terroristes doublées d’un ennemi mystérieux et ambigu, les pertes humaines et le besoin de justice font partie des grands thèmes du film. En définitive, on découvre au fil de l’histoire que la situation est un peu plus complexe que ça, mais après visionnage, l’histoire n’est pas vraiment ce qui reste en tête.
Encore une fois, difficile d’en dire plus sans en dévoiler trop. Mais on peut tout de même assurer qu’entre les emprunts mi-figue mi-raisin à l’un des précédents films Star Trek – d’avant l’ère Abrams, s’entend – et des thèmes finalement un peu trop génériques pour sortir du lot, Into Darkness peine à se construire une identité narrative propre, malgré son univers sci-fi unique. On pourra également reprocher au film de délaisser la partie « exploration spatiale », pourtant composante importante de la mission de l’Enterprise, au profit d’une action très orientée « attaque spatiale » – un constat d’ailleurs réalisé par Scotty (Simon Pegg) lui-même à un moment de l’histoire !
Heureusement, tout le reste des ingrédients rattrape les lacunes scénaristiques du film, qui s’avère résolument épique et enthousiasmant.
La recette du blockbuster ?
Effets spéciaux détonants, casting au poil, action, humour, héroïsme, rebondissements… on ne va pas se mentir : Star Trek Into Darkness a tout du blockbuster attendu. S’il lui manque un petit quelque chose scénaristiquement parlant, et s’il ne satisfera sans doute pas totalement les Trekkers les plus acharnés (voire même pas du tout), il délivre suffisamment de bons moments et de surprises pour être inscrit sur la liste des films estivaux à côté desquels il ne faut pas passer.
Malgré des personnages réellement intéressants et un démarrage canon, le film ne parvient pas à surpasser le premier opus réalisé par Abrams… mais s’en approche. On pourrait dire que le Star Trek parfait du créateur de Lost pourrait être mélange des deux films, qui permettraient de conserver l’essence de la mythologie de la franchise en conservant la mise en scène magistrale des scènes spatiales. D’ailleurs, la scène finale du film, si elle s’avère être un indice pour la suite de la saga, donne vraiment envie… mais il est sans doute un peu trop tôt pour faire des plans sur la comète.
Star Trek Into Darkness est un film à voir pour de multiples raisons : interprétation, effet spéciaux, petites surprises qui font plaisir. Un divertissement quasi-parfait qui éclipse la plupart de ses défauts sur le coup, même si ces derniers finissent par resurgir si on se pose un peu trop de questions… et il y a fort à parier que plus vous êtes fan de Star Trek depuis longtemps, et plus ça sera le cas. Le mieux est encore de se faire une idée par soi-même, et de s’en mettre, dans tous les cas, plein les mirettes au passage.
Star Trek Into Darkness de J.J. Abrams avec Chris Pine, Zachary Quinto, Benedict Cumberbatch, Karl Urban, Alice Eve, Zoë Saldaña… sortie le 12 juin.
Elle a beau être jolie en petite tenue, ces sous-vêtements ne sont pas des plus beaux. Mais sinon l’article fait envie de voir ce film…
Non l’article renvoie une image decevente du film mais c’est vrai qu’on a une raison d’aller le voir a la fin :aliceevebave: