Après Insidious, James Wan revient avec un nouveau film de maison hantée, mais dans une veine plus classique cette fois. Plus flippant et plus réaliste que son dernier film, The Conjuring s’inspire d’une histoire vraie et suit les démonologues Ed et Lorraine Warren dans leur enquête sur la nouvelle maison des Perron, habitée par un esprit qui prend un malin plaisir à terroriser la petite famille…
Et revoila James Wan dans une nouvelle histoire de maison hantée… Pour un Insidious bis ? Non, heureusement (mais rassurez-vous, Insidious 2 arrive bientôt). Si le précédent film d’horreur de James Wan se passait de nos jours et mettait en scène un démon rouge pas très flippant au final, The Conjuring renoue avec une veine plus classique et plus sérieuse du film d’épouvante. Cette fois le réalisateur de Saw place l’action de son film dans les années 70, et s’inspire de faits réels, en reprenant les enquêtes d’Ed et Lorraine Warren, un couple de démonologues qui auraient enquêté sur plus de 10 000 cas aux Etats-Unis, dont la fameuse affaire d’Amityville…
Ambiance, ambiance…
James Wan renoue ici avec un schéma plus traditionnel du film d’épouvante, avec une tension qui repose sur l’ambiance, longuement mise en place (un peu trop peut-être ?) tout au long du film. The Conjuring s’ouvre ainsi sur l’histoire de la poupée Anabelle, une des affaires à laquelle sont confrontés les époux Warren. On découvre ensuite la famille Perron, prenant possession de sa nouvelle maison, qui semble habitée par une puissance inquiétante…
Le casting est solide, et on retrouve encore une fois Patrick Wilson (Insidious 1 et 2) et Vera Farmiga, lui en démonologue pragmatique, elle en medium tourmenté, qui incarnent le couple Warren de manière impeccable. Lily Taylor livre elle aussi une très bonne interprétation, dans un rôle pas vraiment facile, et les cinq filles Perron sont elles aussi, malgré leur jeune âge, très justes.
Le background 70’s et les décors sont très réalistes et les attributs esthétiques du film constituent un vrai atout. Le musée des horreurs des Warren renforce ce sens du détail (et promet d’être un bon nid à idées pour la ou les suites du film). Lorraine Warren (aujourd’hui âgée de 87 ans, Ed étant décédé en 2006) est par ailleurs créditée en tant que consultante sur le film, et pour la petite histoire, elle fait même un caméo au début du film, dans le public d’une conférence des Warren
Un retour aux sources bienvenu
Si James Wan n’invente rien avec The Conjuring, ce retour aux sources est assez bienvenu, à l’heure où le cinéma d’horreur subit pas mal de films de maisons hantées ou de possession assez insipides. Le réalisateur joue avec les codes du genre et propose une mise en scène inventive, truffée de jeux de reflets, de zooms lents, de travelings retournés…
Les manifestations de l’esprit malin vont crescendo : horloges qui s’arrêtent toutes ensemble à la même heure, bruits dans la cave ou dans les armoires, odeur de charogne (oui, un esprit, ça pue, apparemment !) et j’en passe, jusqu’à d’autres bien plus spectaculaires… Les jumps scares sont moins évidents que dans Insidious, car The Conjuring joue davantage sur les peurs infantiles : une cave murée, l’obscurité, une grande maison inconnue au plancher qui craque…
Quelques scènes clé (la partie de cache-cache entre la mère et sa plus jeune fille, la scène du lit avec deux autres des filles) sont bien senties et la maison et ses espaces cachés (cave, combles dissimulés derrière l’armoire) sont intelligemment utilisés. On notera aussi deux scènes assez mémorables dans leur genre (dont l’une est tirée par les cheveux, au sens propre, et celle de l’exorcisme, avec un personnage transformé assez impressionnant), et qui contrastent avec pas mal de scènes peu inspirées vues et revues ces derniers temps.
Avec The Conjuring, James Wan signe un bel hommage au cinéma d’épouvante à l’ancienne et nous propose un exercice de style réussi, mais pas transcendant car peut-être un peu trop scolaire. Jouant avec les codes du genre, sans pour autant les révolutionner, le réalisateur propose un film d’horreur solide et agréable, dont on pourra cependant regretter la fin, qui pêche par son gros manque de surprise.
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