Si l’année cinématographique nous a déjà offert moult moments de nous enthousiasmer – et gageons que ce n’est pas encore terminé – elle aurait été terriblement triste sans la sortie de Machete Kills. Suite de Machete, sorti fin 2010, ce nouveau volet toujours réalisé par Robert Rodriguez reprend tous les ingrédients du premier film mais en allant plus loin, beaucoup plus loin dans le délire. Vous l’aurez déjà compris, on est conquis, mais lisez donc la suite quand même !
En bien mauvaise posture alors il est accusé d’un meurtre qu’il n’a (cette fois-ci) pas commis, Machete Cortez est sauvé in extremis d’une exécution certaine par le président des Etats-Unis lui-même. Ce dernier a une mission périlleuse à lui confier : traquer un psychopathe mexicain en possession d’une collection de missiles destructeurs. Piège ou complot ? Machete va devoir trancher !
Partie d’une délirante bande-annonce diffusée avant Grindhouse de Tarantino et Rodriguez, la franchise Machete a su développer son propre style, a mi-chemin entre la parodie d’action et le film de Mexploitation – mettant en scène, de fait, une grande quantité d’acteurs latinos. Bien que déjà particulièrement poussif, le premier Machete avait déçu une partie du public en raison d’une certaine propension à se prendre un peu trop au sérieux. Un défaut totalement corrigé dans Machete Kills, qui pousse bien plus loin le délire et la surenchère que son prédécesseur.
Ca vous la coupe, hein ?
Il ne faut guère que quelques minutes pour comprendre que Machete Kills ne va pas faire dans la dentelle : effusions de sang tarantinesque – mais hélas, trois fois hélas, en images de synthèse ! – exécutions complètement WTF et premières répliques cultissimo-débiles parsèment la séquence d’intro, qui amorce un générique digne d’un James Bond kitch et racoleur. Présenté comme ça, ça peut ne pas faire envie, et pourtant toute l’essence de ce que l’on veut voir en achetant un billet pour Machete Kills est là – si c’est pas le cas, vous êtes mal barré.
Digne héritier des héros de Robert Rodriguez, d’Une Nuit en Enfer à Desperado en passant bien évidemment par Planet Terror, Machete, plus anti-héros que héros, traverse un enchaînement de situations absolument abracabrantesques avec la délicatesse d’une moissonneuse-batteuse. Jamais à court d’idée quand il s’agit d’achever ses ennemis, le bourrin au visage buriné fait rire à l’aide de répliques aussi cinglantes que son increvable machette. Autour de lui, on trouve une galerie de personnages dont certains sont tout droit sortis du premier volet, tandis que d’autres viennent grossir les rangs d’un trombinoscope sous acide, parfois juste le temps d’une scène.
Moins de crédibilité, plus de débilité
Machete Kills est clairement le genre de film qui fonctionne parce qu’il ose tout, tout en se moquant totalement d’être crédible. Entre les retournements de situations improbables et les personnages totalement WTF – mention spéciale à El Cameleon, qui mériterait presque un spin-off – il y a clairement de quoi faire pour se préparer psychologiquement au feu d’artifice final, digne d’un Austin Powers de la meilleur époque. Si Machete Kills est aussi jouissif, c’est parce qu’il s’affranchit du soupçon de crédibilité qui plombait paradoxalement le premier volet pour assumer pleinement son délire jusqu’au bout – la séquence d’introduction est clairement là pour en témoigner.
Délirant mais fidèle aux codes de la Mexploitation qu’il n’hésite cependant pas à détourner à sa sauce, Machete Kills est une réussite quasi-totale qui offre à Robert Rodriguez un tremplin idéal pour le troisième volet de la trilogie, déjà baptisé Machete Kills Again et dont on se languit dès la sortie de la séance du second film, qui amorce une intrigue finale tellement improbable qu’elle en apparaît géniale. Reviens vite, Machete !
Machete Kills, de Robert Rodriguez, avec Danny Trejo, Michelle Rodriguez, Amber Heard, Lady Gaga, Antonio Banderas, Charlie Sheen, Demián Bichir, Mel Gibson, Sofia Vergara… sortie le 2 octobre.
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