Monuments Men, le cinquième film de George Clooney était pour le moins attendu. Avec un casting quatre étoiles (George Clooney, Matt Damon, Bill Murray, John Goodman, Bob Balaban, Cate Blanchett et Jean Dujardin) et une histoire intéressante et méconnue sur la Seconde Guerre mondiale, le projet avait de quoi séduire. Et pourtant…
Avec Monuments Men, George Clooney se place une nouvelle fois des deux côtés de la caméra, à la fois acteur et réalisateur, pour son cinquième long-métrage, servi par une véritable dream team au casting, avec Matt Damon, Bill Murray, John Goodman, Bob Balaban, Cate Blanchett et Jean Dujardin dans son deuxième rôle hollywoodien après Le Loup de Wall Street de Scorcese.
Adaptation du roman éponyme de Robert Edsel, Monuments Men raconte un chapitre méconnu de la Seconde Guerre mondiale : l’histoire d’un groupe d’hommes, des directeurs et conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art, chargés, sur mandat du président Roosevelt, de se lancer à la recherche des œuvres d’art volées par les nazis…
Avec ce pitch intéressant et original, et son casting alléchant, George Clooney tente de renouer avec le cinéma de guerre des années 60 et des films comme La Grande Evasion, Les Canons de Navarone ou encore Les Douze Salopards, des influences ouvertement citées par le réalisateur.
Malgré ces bonnes intentions et ces qualités sur le papier, Monuments Men hésite trop entre le film-divertissement grand public et le film historique plus intimiste et sérieux. A cause d’un scénario qui manque cruellement de rythme et d’intensité, le film met du temps à se mettre en place et ne décolle vraiment jamais. George Clooney semble compter davantage sur les grands noms de son casting et n’offre pas à ses personnages une véritable caractérisation. On ne s’attache pas aux personnages, dont on peine à retenir les noms, et il n’y a pas la moindre émotion lorsque certains d’entre eux meurent. Le ton humoristique n’est pas toujours bien géré, et l’approche didactique du réalisateur est assez lourde, à grand renforts de manichéisme, de discours patriotiques soulignés par une bande-son d’Alexandre Desplat pas toujours subtile. On entre enfin dans le cœur du sujet dans la deuxième partie du film, qui s’avère du coup un peu frustrante. Enfin, la mise en scène et la réalisation, assez classiques et plates, n’aident pas le film à décoller.
Côté casting, on retrouve avec plaisir Bill Murray, Bob Balaban et John Goodman, qui tirent leur épingle du jeu. Jean Dujardin fait du Jean Dujardin, avec son sourire OSS 117 et son horrible accent français. Pour continuer dans les accents à couper au couteau, hormis le running gag de Matt Damon tentant de parler français, Cate Blanchett interprète une résistante française, mais parle anglais avec un fort accent américain, ce qui est assez déroutant…
Mais tout n’est pas à jeter non plus dans ce Monuments Men. Malgré ses défauts évidents, le film aligne quelques bonnes trouvailles, et des scènes franchement drôles, d’autres émouvantes, sans pour autant dépasser la succession de succession de vignettes intéressantes, qui demeurent sans intensité et pas toujours bien liées entre elles.
Avec Monuments Men, George Clooney signe un film décousu qui ne s’avère pas à la hauteur de ses ambitions et de l’attente suscitée par le projet. Un ratage surprenant, qui n’en demeure pas moins sympathique, grâce au casting et au sujet, malheureusement sous-exploités.
Monuments Men, de George Clooney, sortie le 12 mars 2014.