Leeeet the Skyyyyfaaaaall wheeen it cruuumbles. Bien, maintenant que vous avez le hit d’Adèle dans la tête, passons aux choses sérieuses : comme vous le savez peut-être, rien ne va plus chez Sony, depuis leur piratage revendiqué par Guardian of Peace. Et si le ciel s’est abattu en premier sur Spider Man et J.J. Abrams, 007 est le dernier à en pâtir, d’après Entertainment Weekly.
Bon, qu’un script leake, c’est presque courant, malheureusement. Mais que et le script et les mails qui l’accompagnent soient dévoilés au grand public, c’est un peu plus gênant. C’est ce qui est arrivé pour Bond 24, nom de code SPECTRE, dernière victime en date du piratage de Sony. Et ce qu’on y lit n’est guère rassurant.
SPOILERS ALERT : ne lisez pas la suite si vous ne voulez rien savoir du prochain Bond.
L’échange de mails implique le président de la branche cinématographique de la MGM, Jonathan Glickman, Hannah Minghella, co-présidente du département production de Columbia Pictures, et Elizabeth Cantillon, ex-Columbia et désormais productrice chez Sony. D’après eux, le film est « globalement bon », jusqu’à l’arrivée d’un méchant pas si charismatique que ça. C’est bien évidemment un drame, puisque les Bond reposent sur un méchant que l’on a envie de haïr jusqu’au bout en chantant God Save the Queen. Or, il semblerait que l’espion de sa majesté soit bien à poil, en témoigne la critique interloquée du troisième acte, où il est clairement dit : « on doit couper au moins vingt pages et virer tout ça ». Tout ça étant le troisième acte.
On déplore également le manque de twists et de résolution dans ce film. Le manque de détails n’est visiblement pas au goût des producteurs. « Pourquoi n’y a-t-il pas de twists, plutôt qu’un enchaînement de course-poursuites et de fusillades » s’indignent les producteurs sur la marge du script. Le 9 octobre dernier, Glickman s’agace : pourquoi avoir un tel déploiement d’actes terroristes impressionnants si c’est pour clore le film par la suppression d’un document ? Eh oui, car le nouveau Bond repose uniquement sur cette suppression. Un manque de « réalisme » et de discernement, attaqué également par Hannah Minghella, qui s’offusque des liens ténus qui unissent les trois films, alors que SPECTRE est censé apporter la conclusion à l’aventure Craig, puisque d’après les rumeurs, l’acteur britannique rendra son costume après SPECTRE :
« Si ce Bond doit être la conclusion des trois derniers films, alors la symbolique émotionnelle pour Bond n’est que pauvrement servie. Il retrouve les bandes de Vesper, mais ne les regarde pas. Il semble tomber amoureux pour la première fois depuis la mort de Vesper, mais il n’en résulte aucune vulnérabilité émotionnelle – pourquoi cette femme ? Pourquoi maintenant ? Quand il s’en va avec elle à la fin du film, et qu’il jette son arme dans la rivière, a-t-il définitivement raccroché ou est-ce à nouveau des vacances bien méritées, comme la fin de bien des Bond ? Sent-il qu’il a achevé la dernière mission que M/Judy lui a laissé en héritage ? Il est difficile d’interpréter chacun de ces gestes. »
Et de s’interroger sur la mort de Blofeld – censé être le bad guy du film – : « il le tue d’une balle dans la tête. Je ne sais pas. C’est violent, même pour Bond. »
L’échange de mails suivant s’intitule « Troisième acte », laissant supposer que les producteurs ont passé au crible le dernier acte pour le réécrire et le clarifier. Du 22 octobre jusqu’à novembre, ils se sont arrachés les cheveux sur ce troisième acte bancal. Glickman finit par exprimer son contentement sur le nouveau traitement, mais reste perplexe sur les coûts de ce dernier acte, ce qui nécessite vraisemblablement de nouvelles modifications. Dernier acte de ces réécritures massives, Craig himself qui réclame le retour à la « vieille ironie » de Bond. Le script n’est donc toujours pas satisfaisant.
Un point satisfaisant relevé par Entertainment Weekly : les premiers leaks de James Bond révèle en effet une « lesbian bad lady », incarnée par – DUN DUN DUUUUUUN (© Aurigabi) – Léa Seydoux, et qui ne sera visiblement pas lesbienne que sur le papier, d’après les didascalies :
« Madeleine entre. Une femme de grande taille (IRMA) l’attend. Elle la regarde de haut en bas. Une légère tension sexuelle.
IRMA (indiquant la garde robe)
Vos robes sont là-dedans.
MADELEINE
Donc vous connaissez ma taille.
IRMA
Nous savons tout de vous, docteur Swann. Si vous avez besoin d’aide…
MADELEINE
Je suis une grande fille. Je peux m’habiller seule. »
Elle devrait donc poursuivre la ligne LGBT des Bond, qui n’a jamais été très reluisante.
Alors, Bond 24, un futur bide ? Est-ce que Christophe Waltz va retourner sa veste ? Bond partira-t-il avec Monica Bellucci ? Le troisième acte sera-t-il à chier ? Vu le travail fourni en panique, il est fort probable que le script sera largement remanié d’ici la sortie, en 2015.
Sources : Entertainment Weekly et Gawkr