Après deux conférences pré E3 époustouflantes avec Bethesda et Microsoft, qui a tapé bien fort là où ça fait mal en annonçant la rétrocompatibilité de la Xbox One vers la 360 gratuitement (coucou Sony, faites quelque chose), place à EA et sa conférence. Avec l’annonce de nouvelles licences et le retour fracassant de Battlefront et Mirror’s Edge, les promesses sont-elles tenues ?
Et c’est la voix de Johnny Cash qui ouvre le bal. Choix étrange ? Pas quand on fait le lien avec le jeu qui s’offre à nous pour la première fois. Des planètes diverses, comme un énorme slideshow qu’une main gantée fait défiler. Des univers immenses, des paysages désolés, une guerre en cours, des flammes et des créatures étranges à la conquête des airs. Ghost Riders in the Sky ne peut sembler plus appropriée : elle raconte l’histoire d’un vieux cow-boy qui se repose près d’un pont, éreinté, et a la vision d’une horde de vaches maléfiques qui parcourt les cieux, poursuivie par l’âme des cow-boys damnés. Et tandis qu’il reste fasciné, une voix lui dit qu’il faut changer de voie avant d’être condamné à chasser, lui-aussi, la Chasse Fantastique. Ce cow-boy, dans la cinématique, choisit une des images, et se retrouve sur une carte galactique, lançant un saut dans un hyperespace évocateur. Et cette silhouette familière, qui reste un instant de dos, regardant la planète rouge vers laquelle il se dirige, ne laisse pas longtemps planer le doute. Sur sa poitrine, le sigle N7. Mass Effect : Andromeda est annoncé pour l’hiver 2016.
Une nouvelle galaxie (pratique pour l’histoire hihi), un Omnitech à l’allure différente (supputant une postériorité par rapport aux événements de la première trilogie), d’étranges balises qui sortent du sol, et un véhicule à la conduite nerveuse, le remplaçant du commandant Shepard pose directement ses arguments sur la table, dans un trailer très joli et bourré d’action. Il n’en fallait pas plus pour rallumer la flamme et provoquer l’émoi au sein de la rédaction de Gentlegeek. Un émoi plein de feels et de fins colorées, si vous voyez ce qu’on veut dire.
La suite de la conférence n’est pas vraiment à la hauteur : le discours habituel du « nous écoutons nos fans et vos feedbacks ont permis le développement des nouveaux jeux présentés », même s’il a permis à Electronic Arts de sortir de la spirale infernale du poop award de la compagnie la plus « merdique » des Etats-Unis, sent quand même le réchauffé, et c’est un peu mollement qu’on suit les annonces, déjà pour la plupart bien dévoilées les semaines précédentes. Le nouveau Need for Speed est très joli, avec un système de tuning poussé et instinctif, avec de nouveaux systèmes de jeux inspirés par les différents opus de la licence, et l’introduction des commentaires en live via des réseaux sociaux fictifs devrait plaire à Kiki et Simone, toujours dans un Open World. A voir avec la sortie du jeu.
On le savait également après le teasing récent, Star Wars : The Old Republic se dotera d’une nouvelle mise à jour qu’on nous promet parfaitement inscrite dans la maîtrise du storytelling propre à BioWare. Une vidéo alléchante mettant en scène deux jeunes gens, visiblement du côté clair et du côté obscur, comme deux frères ennemis. Une nouvelle faction est annoncée, avec les nouveautés habituelles : nouveaux compagnons, nouveaux mondes, et nouvelle histoire. The Fallen Empire sortira le 29 octobre 2015, et la bonne nouvelle c’est qu’il sera gratuit pour tout le monde. Reste à savoir comment cette nouvelle histoire s’inscrira dans les différentes intrigues.
EA en profite pour présenter son nouveau studio, composé de 14 talents suédois prometteurs, rassemblés sous la houlette de Coldwood Interactive, et sa nouvelle licence, le très charmant et indie Unravel, où l’on incarnera un chétif et mignon personnage de laine rouge, qui devra réussir à survivre dans un environnement démesuré, véritable métaphore de la vie et de l’apprentissage. Passer d’arbre en arbre ou traverser une route sera un véritable défi, que l’on devra relever avec ses petits moyens. Et ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne peut pas accomplir de grandes choses. Poétique et mignon, avec un univers coloré charmant, Unravel marque l’entrée d’EA dans une ligne un peu plus indie et plateforme. A suivre de très près, Unravel s’avère être la seule surprise de cette conférence, avec le teaser de ME : Andromeda.
Plants VS Zombies s’offre un nouvel épisode, Garden Warfare 2. Toujours dans son univers cartoonesque, il dévoile lors de cette conférence un mode coopératif dans un univers entièrement urbain, Zuburbian, et des personnages appartenant à des temporalités différentes (passé, présent, futur). Les possesseurs du premier épisode pourront transférer la majorité de leurs personnages sur GW2 gratuitement. En voilà une nouvelle qu’elle est bonne ! Dans la série des jeux mobiles, on notera l’arrivée d’un builder destiné aux enfants, Minions Paradise, qui surfe sur la vague jaune (non, ce n’est pas sale), dans une petite simulation rigolote. On attend de voir le modèle économique avant de s’exprimer, même si construire un paradis de Minions pourrait devenir rapidement un passe-temps sympathique. On peut s’attendre également à des déclinaisons des jeux mobiles sur l’Apple Watch, si par hasard votre poignet s’est orné de la dernière merveille hors de prix de la firme à la pomme.
Viennent les traditionnelles déclinaisons annuelles des jeux de sport : Fifa (c’est d’ailleurs le Roi Pelé qui offrira à EA sa seule standing ovation), NBA Live, NFL et Madden sont évidemment de la partie, avec leurs lots de nouveautés : modélisation du joueur pour NBA Live via le GameFace ID qui scanne votre visage au travers d’un selfie, développement de tous les gestes des joueurs prestigieux comme Messi pour Fifa, et, grande nouveauté, la possibilité de jouer des équipes féminines, modélisées pour l’occasion – on a pu ainsi apercevoir Megan Rapinoe, joueuse américaine de Football, qui a par ailleurs évolué pendant un moment dans l’Olympique Lyonnais.
Pour couronner cette conférence mi-figue mi-raisin, les dernières grosses annonces : on le sait depuis 2013 et après des épisodes un peu mouvementés, un nouvel opus devait enrichir la licence Mirror’s Edge. On savait tout au plus qu’il utiliserait le fameux moteur Frosbite 3, déjà à l’oeuvre dans Battlefield 4 et Dragon Age : Inquisition, sans plus de précision concernant l’histoire (Reboot, revamp, mystère). DICE opte finalement pour un Mirror’s Edge origins, intitulé Catalyst (comme quoi c’est une obsession chez Electronic Arts), où Faith, héroïne de Mirror’s Edge, livrera son histoire, sous fond de détournements d’informations personnelles (ah la loi sur le renseignement fait déjà des émules). Mirror’s Edge Catalyst sera un open world, et s’est révélé fort joli. A suivre, pour tous ceux qui ne souffrent pas de Motion Sickness.
Après une coupure du stream pénible (sérieusement Twitch ? C’est l’E3 punaise), dernière grosse annonce. Battlefront n’avait plus rien d’une surprise, puisque le jeu avait été annoncé deux semaines avant la conférence. La bonne nouvelle c’est que du gameplay a été montré. Le joueur pourra donc prendre part à toutes les grandes batailles incontournables de la prélogie et de la trilogie originelle, ainsi que des futurs films, à pieds comme à bord de nombreux véhicules, terrestres, maritimes ou aériens. Et il pourra également incarner Luke Skywalker, comme a pu le montrer la vidéo de la Bataille de Hoth, spectaculaire et nerveuse, bourrée d’explosions tonitruantes au milieu des rugissements des propulseurs des légendaires chasseurs TIE. Un Skywalker qui sort de nulle part pour aller tataner son sith de père, et on espère que c’était juste pour la démo. Le Frostbite n’a plus rien à prouver, et nous promet des paysages somptueux et dynamiques, quelle que soit la planète visitée. Sortie prévue le 19 novembre 2015.
En conclusion, une conférence en mi-teinte, saccagée par les problèmes techniques de Twitch , qui montre un éditeur qui suit prudemment son chemin, avec bien peu d’audace, sauf pour une future licence, qui, bien que surprenante par sa nature, s’adresse à un public de niche. Reste une année 2016 qui enrichira les licences existantes de titres prometteurs sans être surprenants. Way to go !