Il y a des films où la gêne commence dès l’affiche ou dès la bande-annonce. Avec Hitman : Agent 47, on était à peu près sûr, face aux deux tableaux, d’avoir affaire à un nanard estival du meilleur effet. Tristement, on était encore loin du compte tant le film se noie dès ses premières minutes dans un océan de ce qu’Hollywood peut pondre de pire.
On vous passe les détails de l’histoire, aussi tordue que finalement prévisible, dans laquelle les gentils ne sont pas si gentils et les méchants pas si méchants. La niaiserie confondante des personnages n’a d’égales que leurs contradictions, un vrai festival alors que le film dure à peine 1h40.
Comment expliquer que l’héroïne, en cavale et qui se traîne des pseudos dons divinatoires à la limite de madame Soleil, fasse confiance au premier péquenaud venu ? Comment gober qu’un assassin comme 47, censé être un pro de l’infiltration, parvienne à passer inaperçu après avoir tué tous les gens (méchants) présents dans un bâtiment entier ? Même le YOLO a ses limites.
On bon doigt d’honneur à la franchise
Et encore, tout ce constat s’effectue avant même d’avoir posé la question la plus importante : où est le respect de la franchise de jeux Hitman ? On a bien une réponse pour vous, mais comme elle est un peu vulgaire, on vous laisse deviner.
Hitman : Agent 47 est à Hitman ce qu’une bonne grosse bouse serait à une bonne tarte au citron : un truc improbable qui pourrit quelque chose de pourtant chouette à la base (sauf si vous n’aimez pas le citron, mais là on peut rien pour vous). Rien, mais vraiment rien n’est respecté. Certes, il y a des tentatives, pour nous faire croire que 47 est capable de se changer intégralement en 30 secondes, déshabillage de sa victime inclus (WTF), nous faire croire qu’il est impitoyable (LOL) et qu’il sait se rebeller quand il faut (TROLOLO). Mais tout ça fait un peu tâche au milieu des explosions en chaîne, des cascades en voitures que même le plus cafardeux des Fast and Furious n’assumerait pas, et des headshots miraculeux filmés au ralenti. Au secours.
Et puis on a franchement du mal à croire au personnage. Pour ça, on peut dire merci à Rupert Friend, dont le jeu d’acteur est aussi aiguisé que la biscotte qui lui a servi à se raser le crâne pour le rôle (SPOILER : 47 est en fait un dégarni qui ne s’assume pas). Même avec un bon acteur c’était déjà pas gagné vu le scénario, mais là, on touche au divin de l’échec sur toute la ligne : il ne suffit pas de mettre une cravate rouge pour avoir l’air d’un assassin. Les clowns en portent aussi.
C’est pas un hit, man
Hitman : Agent 47 est une compilation de scènes d’action épileptiques et improbables entremêlées de platitudes mettant en scène des personnages sans aucun nanogramme de charisme. On s’en fout sur toute la ligne et la fin est une grosse blague voulant nous faire croire qu’une suite serait une bonne idée. Non.
Une foirade magistrale renforcée par le fait que le film sort quelques semaines après le très bon Mission Impossible : Rogue Nation, qu’il vaut mieux retourner voir une seconde fois plutôt que de se fader une nouvelle adaptation ratée d’une franchise vidéoludique qui galère déjà assez à se réinventer. Au pire, revoyez l’adaptation d’Europacorp avec Timothy Olyphant, qui vient de prendre un galon considérable grâce à ce nanar de haute volée. Rien d’autre à ajouter.
Hitman : Agent 47, un film de Aleksander Bach avec Rupert Friend, Hannah Ware, Zachary Quinto… à ne pas aller voir à partir du 26 août.