Après une seconde saison sous le signe du mysticisme, qui donnait la part belle à Irisa, la troisième saison de Defiance revient, en quelque sorte, à ses fondamentaux. Et confirme dès les premières minutes qu’elle peut toujours surprendre.
Defiance, c’est le genre de série qu’on aime ou qu’on déteste : difficile d’imaginer un milieu parfait pour ce show diffusé depuis avril 2013 sur la chaîne américaine SyFy, et dont l’intrigue influence un MMORPG du même nom, teinté de missions épisodiques rattachées aux événements de la série. Defiance, c’est le nom d’une ville bâtie sur les vestiges de Saint Louis, après l’arrivée de races extraterrestres sur Terre, les Votans, et une guerre terrible. Parmi les habitants de cette ville cosmopolite, on trouve Joshua Nolan, un ancien soldat au passé sanguinaire, Irisa, sa fille irathienne adoptive, Amanda Rosewater, la maire de Defiance, ou encore la famille Tarr, des Castis prêts à tout pour arriver à leur fin.
Defiance, c’est un peu un Dallas de science-fiction, où les familles passent leur temps à se déchirer, au sens propre comme au sens figuré. Et cette troisième saison ne fait pas exception, en mettant la totalité des personnages principaux dans la tourmente, face à des menaces mêlant puissance et folie.
Gros mal de tête
La saison 2 se focalisait sur le destin d’Irisa, possédée par une entité extraterrestre, et agissant sous couvert de « révélations mystiques ». Irisa a toujours été un personnage torturé, mais ses agissements radicaux, bien que commandés pas des pulsions qu’elle ne maîtrisaient pas, l’ont complètement traumatisée. Si Nolan parvient à la sauver à la fin de la saison 2, la jeune irathienne ne sera plus jamais la même, mais ça, on s’en doutait déjà.
Le conflit intérieur d’Irisa, mais également celui concernant sa relation avec Nolan, n’a pas vraiment le temps de prendre de l’ampleur avant que deux nouvelles menaces viennent ternir le paysage de Defiance : d’un côté, deux représentants de la race Omec, des aliens sanguinaires amateurs de chair humaine, qui viennent établir un pacte des plus intéressés avec les représentants de la ville. De l’autre, un non moins sanguinaire Casti, le général Rahm Tak, bien décidé à éradiquer tous les humains de Defiance pour prendre possessions des lieux. L’introduction du personnage découle par ailleurs sur un gigantesque carnage qui a le mérite de rappeler que l’égalité n’est pas la vertu la plus présente dans la série.
Rebondissements rocambolesques
Car Defiance est une série paradoxale : sympathique d’un côté, agaçante de l’autre, rarement ennuyante mais parfois un peu limitée. On ne parle pas ici des effets spéciaux, parfois franchement bancals, mais plus de la manière dont sont construits les événements. Car si le season premiere enchaîne les situations choquantes, on a bien du mal à imaginer que la série puisse réellement mettre ses têtes d’affiche en danger. On en vient même à s’agacer de certains personnages, notamment les Tarr, qu’on adore certes détester mais dont l’aptitude à se sortir encore et toujours des situations les plus inextricables finit par profondément agacer.
Et du coup, la série a du mal à ménager le suspense : Si Datak Tarr se retrouve dans une position inconfortable, on ne se demande pas s’il va s’en sortir, mais comment il va le faire. A l’inverse, lorsqu’un personnage mineur se retrouve dans une heureuse situation, on peut être à peu près certain que ça ne va pas durer bien longtemps. On pourrait organiser un jeu à boire autour de Defiance, et chaque épisode entraînerait des comas éthyliques.
Un constat d’autant plus dommage que cette troisième saison bénéficie d’un rythme un peu plus agréable à suivre que celui de la seconde saison. Mais il faudrait juste arrêter de faire tourner les personnages principaux en rond, il en va de leur propre crédibilité.
Action, réaction
Côté mise en scène, on apprécie que cette saison offre un bon lot d’action et un final plutôt réussi, qui pourrait bien remettre à plat certaines trames scénaristiques pour la suite des événements (à condition que la série ne soit renouvelée). Ce n’est d’ailleurs que dans les dernières minutes de l’ultime épisode que la série parvient à ménager un certain suspense, qui s’avère malgré tout à double tranchant : les scénaristes parviendront-ils enfin à casser les canons de la série ? On espère pouvoir le découvrir dans une quatrième saison, mais attention tout de même, il y a un risque d’être déçu…