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Samedi 3 octobre, le Grand Rex accueillait pour la première fois un double-programme organisé par l’équipe du PIFFF. Dédié au réalisateur Eli Roth, cette soirée a notamment permis aux cinéphiles venus nombreux de découvrir, en exclusivité et en avant-première Green Inferno, encore inédit à ce jour.

Ca bouge du côté du PIFFF ! Samedi 3 octobre dernier, l’équipe du PIFFF inaugurait sa première soirée avec projection d’un double-programme. Et c’est au réalisateur américain Eli Roth qu’est revenu la tâche d’inaugurer cette nouvelle formule, la soirée lui étant entièrement dédiée avec un programme de choix : le toujours inédit Green inferno, suivi d’une version Director’s cut de son premier film, Cabin fever.

Si le réalisateur et ses films font souvent l’objet de débats houleux entre les cinéphiles, la possibilité de découvrir ce Green Inferno en avant-première et pour une unique projection parisienne sur grand écran a attiser la curiosité, puisque c’est devant une salle comble que le film a été projeté.

Car on peut dire que l’exclusivité proposée par les organisateurs était plutôt alléchante : tourné il y un peu plus de 2 ans, Green Inferno a connu de nombreux tumultes qui ont sans cesse retardé sa sortie, avant que l’idée d’une exploitation en salle ne soit abandonnée. C’est finalement en e-cinema, par l’intermédiaire de Wild Side, que le film sera distribué le 16 octobre prochain. Ce double programme représentait donc l’unique occasion de découvrir le film d’Eli Roth sur grand écran en région parisienne, seule une projection lyonnaise étant également prévue au calendrier. Exclusivité également pour la projection de Cabin Fever, puisque le premier film d’Eli Roth était présenté dans une version inédite, remontée par le réalisateur afin de corriger certaines erreurs et détails.

Green Inferno -no -no -no -no -no

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Signe que ce Green !inferno suscitait une certaine attente, c’est dans une salle comble et survoltée qu’est accueilli le film. Les applaudissements fusent, les miaulements humains accompagnent le traditionnel « miaou » de Wild Side, et enfin, le film est lancé !

Un caméo étonnant de Whoopi Goldberg !
Un caméo étonnant de Whoopi Goldberg !

Contrairement à ce que peuvent laisser penser la référence au film de Deodato, et une campagne presse axée sur le côté « cauchemardesque » du film, Green Inferno n’est pas complètement un film d’horreur au sens classique du terme, et nous gratifie à quelques reprises de cet esprit potache récurrent chez Roth. Si un Hostel avait su se poser comme une pierre angulaire du torture-porn et restait un tant soit peu crédible, on peut dire que Green Inferno semble lui assez peu inspiré. Entre la caractérisation grossière ou cliché des personnages, une amorce d’histoire à laquelle on a un peu de mal à croire, de nombreuses idées jamais exploitées jusqu’au bout, et une fausse provocation/discours pseudo-rebelle de cours de lycée, Green Inferno peine à convaincre avec ses maigres arguments.

Oh nioooon, il a mis des blagues de Gilbert Montagné dans son fiiilm !
Oh nioooon, il a mis des blagues de Gilbert Montagné dans son fiiilm !

Au final, le public est ressorti divisé de la salle, certains ayant adoré, et d’autres – dont nous faisons parti – étant restés sur leur faim. On vous dévoile tout prochainement dans notre critique !

Saturday Night Cabin Fever

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Après un court intermède, une bonne moitiée des spectateurs était restée pour la deuxième partie de la soirée : la projection de Cabin Fever, le premier film du réalisateur, dans une version inédite remontée par ses soins. Mais avant d’attaquer les hostilités, les spectateurs ont pu profiter de la projection de Thanksgiving, la fausse bande-annonce réalisée par Roth dans le cadre du dyptique Grindhouse de Tarantino et Rodriguez.

De l’humour noir, des scènes un peu cradingue, des effets gores : étrangement, ce court segment fait souvent mouche là où plusieurs films du réalisateur nous ont laissé de marbre. Un interlude sympathique et une petite mise en bouche pour la suite du programme.

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Sorti initialement en 2002, Cabin Fever suit un groupe d’amis ayant loué une cabane pour fêter la fin de leur scolarité. Mais le programme, centré autour de la bière, du sexe, et de la chasse aux écureuils, est rapidement mis à mal quand un mystérieux virus commence à contaminer certains d’entre eux. La encore, difficile de ne pas voir une certaine constante par rapport à d’autres films d’Eli Roth : des jeunes en quête de fiesta et de plaisirs de chairs, une caractérisation assez grossière des personnages, de l’humour potache et très premier degré, et un scénario assez futile et qui, comme souvent, se termine comme une mauvaise blague, quitte à faire tomber à plat toute une séquence. Des éléments qui se retrouvent dans l’ensemble des films de Roth, et qui témoignent d’un côté « éternel adolescent » qui peut rebuter une partie du public autant qu’il peut séduire l’autre.

Mais le film se révèle malgré tout comme l’une des meilleures pellicules de son auteur, notamment grâce à quelques scènes réussies (les rasoirs Gillette, c’est plus ce que c’était), des effets spéciaux bien foutus, et quelques vannes qui font quand même mouche, bien qu’elles surviennent en toute fin de film.

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Au final, ces deux films d’Eli Roth auront surtout conforté l’opinion que chaque spectateur pouvait avoir du réalisateur avant même ce Green Inferno. Si on peut reconnaître que le réalisateur est resté fidèle à lui-même depuis toutes ces années, ce qui peut ravir ses fans, ces traits récurrents présents dans chacun de ces films montrent aussi qu’Eli Roth n’a jamais vraiment atteint une quelconque maturité dans son cinéma, au grand dam de ses détracteurs.

Désormais, le PIFFF proposera régulièrement des doubles programmes thématiques composés d’une avant-première ou d’un inédit, suivi d’un second film. Un double-feature proposé plus fréquemment et qui remplace les nuits du PIFFF (à l’exception de celle proposée lors du festival, maintenue pour notre plus grand plaisir), plus compliquées à organiser. Un concept qui peut se révéler intéressant, les organisateurs ayant souvent effectué des choix attractifs ou judicieux, avec de belles exclusivités par le passé, comme l’avait montré l’excellente Nuit Clive Barker ou la belle programmation de la Nuit Vampire.

Si on ne trouvera rien à redire du point de vue de l’organisation et de l’attrait de cette soirée avec – tout de même – une belle avant-première, la soirée ne permettra malheureusement pas de réconcilier les spectateurs sur le cas Eli Roth : un Green Inferno qui aura divisé, comme la plupart de ses films, et qui aura principalement conforté les avis de chacun sur le réalisateur d’Hostel.

Tags : Cabin FeverEli RothGrand RexGreen InfernoPIFFFSoirée Eli Roth
Jérémie

Gentle Geek Jérémie

Consequences will never be the same !

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