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Véritable O.V.N.I dans le milieu des séries télé, Sense8 avait fait sensation lors de son arrivée sur Netflix en juin 2015. Petite sensation, certes, mais gros impact pour un noyau dur de spectateurs, ravis de se voir enfin présentés à l’écran, et sur les critiques, globalement positives.
Aussi, quand Netflix a annoncé début juin (au début du « Pride Month », timing parfait x) que la série ne serait pas renouvelée, alors que la seconde saison s’achève sur un cliffhanger des enfers, et que la série comble un manque béant dans le paysage audiovisuel, ce fut LA PANIQUE.

Pour ceux qui ne connaissent pas, Sense8, créée par Lilly et Lana Wachowski et J.M Straczynski, raconte l’histoire de huit personnes, disséminées à travers le monde, qui se réveillent un matin en étant « connectés » les uns aux autres. Concrètement, ça signifie que chaque membre du groupe peut ressentir, voir, entendre ce que ressent, voit, entend un autre membre.
Bien évidemment, chaque Sensate a ses propres problèmes à régler, sur lesquels va se greffer une organisation secrète dont le but est de les traquer pour les éliminer.

Mais ce qui attiré, et retenu, les spectateurs, ce sont surtout les représentations et les idées présentées.
Les représentations, d’abord, parce que sur les huit personnages principaux, il y une Indienne, un Kenyan, un Mexicain, une Coréenne, et une femme transgenre lesbienne (qui sort avec une Noire, avec qui elle forme l’un des couples les plus sains du paysage audiovisuel, toutes sexualités confondues). 

Et les idées présentées, parce que grâce aux sensates et à leur pouvoir, métaphore pas du tout subtile (mais on est pas venu ici pour la subtilité) de la mondialisation des échanges grâces aux nouvelles technologies, les sœurs Wachowski présentent une partie de l’humanité comme étant le modèle à suivre : des gens qui ne se jugent pas, qui s’épaulent, sans poser de questions, qui donnent ce qu’ils ont et acceptent sans sourciller ce que les autres ont à offrir.

Y a-t-il parfois trop de bons sentiments ? Sans aucun doute. Y a-t-il des clichés monstrueux ? Totalement. Mais dans le marasme ambiant et l’actualité pas franchement feng shui, ce genre de série feel-good fait du bien.


D’autant plus que la mise en scène était particulièrement soignée, avec des montages léchés permettant de bien partager le ressenti des personnages principaux, des scènes d’orgies ressemblant plus à des peintures de la Renaissance qu’à de vulgaires scènes de sexe, et des scènes d’action totalement dignes des soeurs Wacho.

Seulement voilà, tourner dans des dizaines de villes à travers le monde, passer des mois en post-production sur le montage, faire des courses-poursuites à travers Nairobi ou Séoul, cela a un coût, non négligeable, et même si la série a su rassembler un noyau dur de fans, ce n’était pas suffisant pour Netflix, qui a décidé d’arrêter après la seconde saison.

Quand on arrête une série sur un cliffhanger, c’est déjà pas terrible, mais pour toute une partie des fans issus de la communauté LGBTQ+, et, plus généralement, pour les spectateurs qui trouvaient dans l’humanisme décomplexé et pas du tout subtil de la série un refuge, ce fut LE DRAME, avec hurlements, cris, déluge de tweets (#RenewSense8 a quand même été trending sur twitter) et pétitions.
 

De leur côté, Lana Wachowski et les acteurs ont poussé aussi, la série et ses valeurs leur tenant à cœur, et, finalement, il semblerait tout ce bruit ait porté ses fruits, puisque la série aura un film de deux heures pour terminer l’histoire des sensates, comme annoncé par une lettre de Lana.

Deux heures, c’est peu, quand on voit toutes les arcs ouverts, mais au moins, les fans auront un minimum de conclusion.
Et puis, on ne sait pas, peut-être aura-t-on ensuite un comics, un roman, quelque chose sur un autre support, pour terminer enfin correctement l’histoire des sensates ?

Tags : Joseph Michael StraczynskiLana WachowskiLGBTQ+Lilly WachowskiNetflixSense8
Aurigabi

Gentle Geek Aurigabi

Fille de Mary Poppins et Xena la Guerrière, aime se promener dans les bois pluvieux. Avec une console. Ou un comics. Avant que les cylons n’arrivent…

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