Suite à la tonitruante journée d’hier, c’est plein d’entrain que GentleGeek était de retour au Forum des Images pour une nouvelle journée d’Etrange festival. Une journée avec un point d’orgue en vue : la très attendue nuit zombie !
Mais c’est par le film en compétition, également inscrit dans la thématique Motor Psycho. Motorway, nouveau film de Soi Cheang (Accident), produit par Johnnie To, et dont le rôle principal est tenu par Anthony Wong. Motorway nous embarque avec un policier féru de vitesse et de conduite, qui va devoir faire usage de ses talents de pilote pour mettre un terme aux agissements d’un fugitif lui aussi très à l’aise sur la route.
Que dire de Motorway ? Sur un scénario très peu original, Soi Cheang livre un filme classieux, maitrisé, et réussi. Là ou Winding Refn et Walter Hill ont filmé leurs scènes de poursuites à nous en faire ressentir le vrombissement des moteurs, les poursuites en voitures de Motorway , sans pour autant perdre de leur dynamisme ou de leur efficacité. De même, l’ambiance de la ville, en pleine nuit n’est pas sans rappeler certains passages des films de Michael Mann. Formellement réussi, on ne peut néanmoins pas dire que l’originalité du scénario soit au rendez-vous, et certains déroulement de l’histoire restent très prévisibles. Si nous avons là un très bon film (on va pas rechigner non plus), on est malgré tout en mesure de s’interroger quelque peu sur l’intérêt de sa sélection en compétition et sa présence au festival, le film restant un polar urbain classique.
Iron sky. Ce nom vous est peut être familier ! En effet, désirant faire un film où les nazis, après leur défaite en 1944, se seraient réfugiés sur la lune pour préparer leur revanche, un groupe d’amis a fait appel au financement par Internet afin d’obtenir les fonds nécessaires. Peut être avez-vous été vous même producteurs à votre échelle de ce film ?
Toujours est-il que le long métrage est aujourd’hui fin prêt et étaient présenté dans une grande salle archi pleine pour l’occasion. Le résultat ? Un film divertissant, qui n’offre ni plus ni moins que ce que l’on est en droit d’attendre. Réalisé par Timo Vuorensola, à qui l’on doit une parodie de Star Trek, le film se laisse suivre sans déplaisir, nous offre plusieurs situations décalées relatives à la réapparition dans le monde moderne d’un groupe de nazis restés bloqués dans les années 40. Le film se permet même une comparaison hilarante entre les discours politiques passés et ceux d’une certaine puissance mondiale aujourd’hui. Toutefois, le film en compétition évite les raccourcis et l’humour glauque (dommage… ?) mais aurait peut être gagné à être plus incisif ou osé vis à vis du potentiel offert par le sujet. Le tout reste au final un divertissement honnête, drôle à plusieurs reprises (le sort réservé à l’un des astronautes et son interrogatoire de police…), mais qui ne restera pas dans les mémoires.
La journée s’est poursuivie avec Paradis : Amour, premier volet d’une trilogie réalisée par Ulrich Seidl. Réalisateur Autrichien, Seidl est surtout connu pour ses travaux de documentaristes (on lui doit Animal Love, où l’exploration de l’amour parfois plus que fusionnels entre certaines personnes et leurs charmants animaux de compagnie), et de quelques fictions (notamment Import/Export). Pour ce premier volet, le réalisateur nous offre une nouvelle fiction évoquant le désir sexuel d’une femme de soixante ans, marchandisation et tourisme sexuel dans les pays pauvres (ici le Kenya) . Un film cru, froid, sans effets de mise en scène (on croirait presque avoir à faire à un documentaire) où nous est exposé le désœuvrement d’une femme seule en quête d’une affection, qu’elle ne parviendra au final pas à trouver, y compris auprès de ceux chez qui l’affection est supposée inconditionnelle. Un film étrange, qui peut mettre mal à l’aise, l’auteur filmant telles quelles sont les scènes de nudité, les jeux de séduction hypocrites, où l’esclavagisme sexuel de nos dames touristes. Mais une vrai proposition d’un cinéma différent au cœur du festival, petit électrochoc du jour.
Pour finir, le moment que vous attendiez tous : la fameuse nuit zombie ! Après avoir livré coup sur coup deux folles nuits lors de sa précédente édition, l’Etrange Festival réitère cette année avec une nuit dédiée aux mangeurs de chair fraîche. Un pari risqué sur le papier : en effet, le genre du film de Zombie peine de nos jours à retrouver un réel intérêt tant le sujet à été exploité, tourné dans tous les sens, étiré, re-exploité… Difficile donc de proposer une sélection alléchante dans ce sujet. Au programme, quatre longs métrages étaient proposés : Zombie Ass, du Japonais déjanté Noboru Iguchi, deux films anglais, avec Cockneys versus Zombies et Gangsters, guns & zombies, et enfin Ozombie, mettant en scène un Oussama Ben Laden bien mort-vivant. Malheureusement, nos craintes étaient fondées, et hormis un Zombie Ass du tonnerre, c’est un sentiment plutôt mitigé, voire de déception, qui ressort de la programmation. Dommage… On vous en reparle plus en détail très prochainement !
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