Les producteurs d’Underworld ont encore frappé ! Avec I, Frankenstein, ils proposent l’un des premiers films 100% pop-corn de l’année. Attention : toute ressemblance avec le roman de Mary Shelley serait purement fortuite.
Adam, la créature de Frankenstein, a survécu jusqu’à aujourd’hui, grâce à une anomalie génétique survenue lors de sa création. Son chemin l’a mené jusqu’à une métropole gothique et crépusculaire, où il se retrouve pris par une guerre séculaire sans merci entre deux clans d’immortels. Adam va être obligé de prendre parti et de s’engager dans un combat aux proportions épiques.
L’histoire de la créature de Frankenstein, tout le monde la connait : être contre-nature en mal d’amour, elle finit par se retourner contre son créateur. Ce qu’on ne sait pas, c’est ce qu’il se passe après… et, lorsqu’on a lu le bouquin de Mary Shelley – ou, à défaut, vu une adaptation ciné classique de l’histoire – on ne s’imagine pas vraiment le genre de suite que propose I, Frankenstein, il faut l’avouer.
Quand Underworld rencontre Van Helsing
Produit par l’équipe de la saga Underworld, et adapté d’un comics inconnu au bataillon en France, I, Frankenstein se révèle être un film d’action pur et dur, dans lequel deux factions opposées s’affrontent : d’un côté les gargouilles et, de l’autre, les démons. Les premières, à l’attitude plutôt ambiguë, œuvrent pour le bien. Les seconds, foncièrement mauvais, veulent conquérir le monde. Au milieu se trouve Adam, la créature de Frankenstein, qui dérange tout le monde mais qui veut faire bande à part. Difficile de ne pas penser à Underworld, le rôle de Sélène, et sa position vis-à-vis des vampires et des lycans. Mettez quelques humains au milieu, et le tour est joué.
L’esthétique du film n’est pas non plus sans rappeler celle de Van Helsing, la version avec Hugh Jackman sortie en 2004, et qui revisitait d’une façon très personnelle le bestiaire de la Hammer (dont la créature de Frankenstein, d’ailleurs). Moins fourre-tout, I, Frankenstein, suit pourtant clairement le même objectif : s’inspirer d’un récit classique pour en fait un film fantastique pop-corn.
Si on y regarde de pas trop près, l’objectif est plutôt réussi : malgré un départ qui laisse prévoir le pire, le film parvient assez rapidement à proposer un spectacle divertissant même si on l’oubliera bien vite, à n’en pas douter.
Aaron fait le grand Eckhart
Bien qu’impliqué dans le rôle – il a subit un entraînement physique très éprouvant pour le film – Aaron Eckhart parvient moyennement à convaincre dans le rôle de la créature. Une mine renfrognée et une voix caverneuse ne suffisent pas pour incarner le monstre parfait, et le comédien, qui nous a largement habitué à mieux, frôle parfois la caricature de bad boy. Pour autant, tout n’est pas à jeter dans son interprétation et on ne peut pas reprocher à Aaron Eckhart de ne pas donner de sa personne, notamment dans des scènes d’action efficaces – et à 100% numérique. Mais bon, Aaron, quitte à t’avoir défiguré, on te préfère chez Christopher Nolan.
A noter que le reste du casting est loin d’être dégueu puisqu’on trouve, en vrac, Billy Nighy – qui jouait déjà dans Underworld, on ne se refait pas – Miranda Otto, ou encore Yvonne Strahovski, popularisée par son rôle dans la série Chuck et, plus récemment, dans Dexter.
On ne va pas faire la fine bouche, mais il ne faut pas se leurrer non plus : I, Frankenstein est un divertissement honnête, un film pop-corn distillant de l’action pure et des effets spéciaux efficaces. Mais durant le visionnage, difficile de ne pas penser au classique de Mary Shelley, qui a sans doute rejoint le club des auteurs faisant des triple axels dans leur tombe. Aïe, Frankenstein !
I, Frankenstein de Stuart Beattie, avec Aaron Eckhart, Bill Nighy, Yvonne Strahovski, Miranda Otto… sortie le 29 janvier.