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Ca fait quinze ans. Quinze ans qu’on peuple les rayons jeux vidéo des magasins. Quinze ans que vous en bouffez, des chiens, des chats, des vampires et des loup-garous. Quinze ans qu’on vous emmène en vacances ou passer des nuits de débauche. Quinze ans qu’on vous fascine avec un concept vieux comme le Monde – pun inside – et pourtant, à chaque fois, on cartonne. Nous ? Nous sommes les sims, et nous sommes de retour dans un quatrième épisode plein de promesses.

CAS, mode construction : l’immersion c’est maintenant

Mais comme les promesses n’engagent que ceux qui y croient – ça doit être un proverbe d’un obscur politicien, quelque chose dans le genre -, je vais me dévoiler un peu. Alors moi, je suis un mec, caucasien, plastique parfaite, avec une allure de péteux, nommé Jack. Hé ouais, on choisit pas. Mais… Qu’est-ce qui se passe avec mes fesses ? NON. Non ! Je… Pourquoi tu me fais ça ? Bon eh bien comme tu veux, je serai donc une jeune femme aux cheveux bouclés, avec une démarche assurée, Ellen, au hasard. C’est vrai que c’est encore plus simple maintenant : il suffit de cliquer sur nos traits pour les changer à loisir, de la taille des épaules jusqu’à la longueur des cils. Il n’y a pas beaucoup de fringues, et vous ne pouvez pas changer les couleurs comme chez nos aînés, mais avouez que vous êtes quand même resté un moment à nous manipuler et à nous observer, pendant qu’on attendait patiemment. Nos traits ne changent pas non plus radicalement et nos aspirations non plus.

Une fois dans le monde, enfin dans un des deux mondes, tout dépend si vous aimez la verdure ou le désert mais ce sont presque les mêmes, on peut commencer. Quoi, des travaux dans la baraque ? Mais ça coûte cher, je suis bien dans mon petit appartement… Okay, c’est devenu en trois clics un palace. Je ne sais pas ce que veut dire « Motherlode » en simlish, mais en tout cas… Ah non, il suffisait d’étirer les murs et d’acheter des pièces déjà meublées. Et ça a duré ? Moins de cinq minutes ? Ah, là vous m’intéressez. Au moins, les maisons ressemblent rapidement à quelque chose, et mazette, la déco est super.

Sims 4 CAS

Liberté, multitâche et interactions

Bon, vous m’excuserez, mais je dois reprendre ma liberté, après tout, j’ai des besoins pressant. Et ce n’est pas parce que l’interface a complètement changé que vous devez les ignorer. D’accord, les interactions ne sont plus sagement rangées en haut à gauche et les besoins ne sont pas systématiquement affichés, et il faut parfois avoir l’oeil pour comprendre ce qu’il se passe, mais sont-ce vraiment des raisons valables ? Il faut s’habituer un peu, c’est tout. Où en étais-je ? Ah oui, ma liberté. Oui, je fais ce que je veux, et souvent, sans que vous ne le vouliez, je me trouve inspiré par telle ou telle chose – un bouquin, une activité, un voisin énervant, un râteau magistral… -. Evidemment, vous pouvez toujours me retirer ma liberté en décochant l’option dans le menu. Mais… Franchement… Je ne vous le conseille pas. Parce que le fun vient de là, notre indépendance et notre multitâche. Désormais, nous sommes capables de faire plein de trucs différents. Comme dans la vraie vie. Et c’est ça qui est le plus étonnant et le plus touchant : voir ce petit monde prendre vie sous vos yeux, avec des mimiques, des petits détails qui font toute la richesse du jeu. On se gratte le nez, on jette les restes à la poubelle en grattant l’assiette, on crée des extensions de navigateurs, on papote tout en avançant une compétence sur un ordi… Si les métiers ne sont pas non plus criant d’originalité, des carrières parallèles sont possibles – dans le jeu vidéo d’ailleurs -, et les actions nécessaires pour être promu sont sympa et assez concrètes.

Oh et si vous vous posiez la question : il est désormais possible de… de coucher avec quelqu’un sans pour autant avoir une relation très développée amicalement, puisque deux jauges de relations sociales sont disponibles. Yeah. Et ensuite vous pouvez faire un test de grossesse. Véridique.

 

Un exemple de multitâche social - chaque plumbob gris signifie les Sims avec qui vous avez une interaction
Un exemple de multitâche social – chaque plumbob gris signifie les Sims avec qui vous avez une interaction

 

Verdict

Vous l’aurez compris, dans les Sims 4, il y a clairement un retour en arrière : autant au niveau graphique, où on retrouve un aspect cartoon proche des Sims 2, qu’au niveau contenu, avec un jeu qui est dès le départ incomplet. Pour autant, le jeu en soi n’est pas inintéressant et trouve une richesse ailleurs. On se surprend à s’émerveiller à observer ses Sims et à rester en vitesse normale. Une certaine recherche du storytelling est remarquable : prenez la fusée, et amusez-vous des différentes histoires et clin d’oeil. Ce n’est peut-être pas grand chose, mais cela participe au charme du jeu. Les manques sont atténués, mais rien ne dit qu’à l’usure ils ne se feront pas sentir. C’est d’ailleurs dans ces manques que réside le paradoxe du jeu : autant d’un côté il y a un réalisme dans les émotions et les réactions des personnages (je pense que « faire caca en étant énervé » en a surpris plus d’un), avec finalement moins de magie et de bizarre qui faisait l’esprit des précédents épisodes, autant d’un autre côté, il y a un manque criant de réalisme sur certaines actions (comme les accouchements qui se font sur place, directement dans un berceau. Comment ça, c’est un rêve ?) et des personnages emblématiques dès le premier épisode sont absents, comme les policiers ou les pompiers. En somme, Les Sims 4 est un jeu extrêmement touchant et drôle – l’humour de la saga est toujours là – mais dont le potentiel se trouve grandement handicapé. Si c’est devenue une véritable machine à histoire – l’interface épurée et l’option caméra sont faites sur mesure pour des vidéos de qualitay dont la communauté est friande -, attachante, notre avis ne pourra être totalement tranché avant de voir le modèle économique que Maxis et EA vont adopter.

 

Un blue screen de la mort ? Un des nombreux détails qui font le charme de cet épisode
Un blue screen de la mort ? Un des nombreux détails qui font le charme de cet épisode

 

EA et Maxis jouent gros avec ce jeu, du moins d’après leurs dires : si le jeu est considéré comme échec commercial, il est fort probable que cet épisode marque la fin d’une série emblématique. Ils ont donc tout intérêt à écouter la communauté (IF YOU KNOW WHAT I MEAN). Seul le futur nous le dira. En attendant, même s’il ne s’agit pas du jeu du siècle ou du simulateur de vie ultime, et le chemin est encore long avant d’y parvenir, le jeu reste intéressant, notamment si vous êtes novice en la matière, puisqu’il faut s’adapter à l’interface et à la nouvelle caméra – un peu chiante en passant -. Il nous reste encore pas mal de choses à découvrir, d’Easter Egg à trouver, et autres. Et c’est un monde qu’il est agréable à parcourir, vivant, même si on fait rapidement le tour des quartiers. Sympa, mais pas indispensable. A la place de la révolution attendu, les Sims 4 renouvelle proprement la série avec un nouveau souffle assez bienvenu.

Note : testé avec une configuration assez hardcore, je n’ai pas eu à souffrir de beaucoup de bugs. Alors oui, il y en a, mais pour une traversée sauvage de mon sims à travers un autre, combien de fois a-t-elle fait le tour proprement ? De même, le temps de chargement entre la maison et un terrain communautaire est assez dérisoire par rapport au chargement atroce des autres épisodes. Le système de sauvegarde – qui parfois bug, apparemment – est assez intéressant, puisque contrairement aux Sims 2, si on sauvegarde sur un terrain communautaire, on reprend sur ce même terrain.

Les Sims 4 sont disponible depuis le 4 septembre sur PC

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Lisa

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