Deuxième long-métrage des réalisateurs Kevin Kölsch et Dennis Widmyer, Starry Eyes était présenté en compétition samedi 22 novembre. Au carrefour d’influences diverses, de Rosemary’s Baby de Polanski aux films de Cronenberg des années 80, en passant par le récent Contracted, et surtout porté par une actrice impressionnante, Starry Eyes s’est révélé être l’une des bonnes surprirses de cette édition 2014 du PIFFF.
Aspirante actrice, Sarah vit à Los Angeles, où elle s’est installée pour percée. Coincée entre un job minable de serveuse dans un fast-food de type Hooters version patate et des amis wannabe-cinéastes qui parlent plus qu’ils n’agissent, sa carrière stagne et ses castings ne mènent à rien. Jusqu’au jour où elle décroche et réussit les auditions pour le premier rôle du prochain film d’horreur d’une société de production bien étrange…
Pour leur deuxième long métrage, Kevin Kölsch et Dennis Widmyer ont eu l’idée du scénario lors de leur précédent film, en faisant passer les castings à des acteurs. Prenant pour prétexte l’histoire d’une aspirante actrice dans le microcosme impitoyable d’Hollywood, les deux réalisateurs montrent la descente aux enfers, physique et morale, de leur personnage, Sarah, incarnée par Alexandra Essoe.
Avec un début prometteur et des scènes de casting assez bien senties et pleines de tensions, Starry Eyes propose une mise en scène soignée et montre les qualités de ses réalisateurs car bien que financé via les 52 000$ récoltés via Kickstarter, le film n’apparait jamais cheap.
Malheureusement le scénario un peu creux et parfois maladroit ne s’épargne pas quelques longueurs et les dialogues et relations entre Sarah et sa bande de potes sont assez superficiels et attendus. Le film s’éparpille un peu et emprunte plusieurs directions, du thriller au slasher, avec un dernier acte d’une brutalité extrême pas forcément justifiée.
Starry Eyes aligne aussi les références, ou du moins, les influences (Cronenberg, Rosemary’s Baby de Polanski, ou le récent Contracted d’Eric England pour la métamorphose) et les scènes intéressantes et réussies mais sans grand lien entre elles. Malgré le rythme inégal et les maladresses, la prestation Alexandra Essoe sauve le film à elle seule. L’actrice se décompose – littéralement – sous les yeux du spectateur tout au long du film, et porte le film sur ses épaules. L’ambiance sonore immersive mérite elle aussi d’être saluée, avec un travail sur le son, avec des bourdonnements qui retranscrivent le trouble du personnage, et une BO assez 80’s, à grands renforts de synthé.
Malgré une critique déjà vue et revue d’Hollywood et de son star-system, et un scénario qui prend plusieurs directions au risque de perdre certains spectateurs, Starry Eyes reste un film très honorable, et une bonne surprise du PIFFF 2014, notamment grâce à la performance de son actrice principale.